Eté au Grau du Roi - Histoires de Sexe

Eté au Grau du Roi

... Louise, pas plus. Demain il faut travailler.
— Maman, la dame voudrait un café et féliciter papa pour sa cuisine.
— Bon, je vais le lui dire.

Anne prépare un café puis se dirige vers l’arrière. Quelques instants plus tard Patrick arrive, prend le café et se dirige vers la cliente.

— Voici madame, un café bien serré. Vous avez apprécié…

Il s’est arrêté, comme frappé de stupeur.

— Excusez-moi, vous êtes Chloé ?
— Oui, autrefois tu me tutoyais.
— Excuse-moi, j’avais peur de me tromper, mais tu n’as pas changé. Comment vas-tu ?

Il s’approche, l’embrasse sur les deux joues, puis reculant une chaise s’assied en face d’elle.

— Je vais très bien merci. Et toi ?
— Parfaitement, cela fait plus de vingt ans que l’on ne s’était plus vus.
— Et comment vont Dorothée et Béatrice.
— Béatrice est mariée, elle a trois grands enfants. Elle te donne bien le bonjour, elle veut passer un de ces jours te saluer.
— Et Dorothée ?
— Elle est morte.

Patrick est resté muet. La belle fille qu’il a connu, sauvé, baisé n’est plus. Les larmes lui montent aux yeux.

— Un accident ? interroge-t-il.
— Non un cancer, un mélanome. On l’a enterré il y a trois mois.
— Pourquoi ne pas m’avoir prévenu, je serais venu.
— C’est elle qui, avant de mourir, m’a demandé de ne pas t’appeler. Nous sommes restés ensemble jusqu’à son dernier jour.
— Maintenant tu es seule ?
— Non, son fils habite avec moi. Tu l’as vu, c’est Aurélien, le jeune homme qui est sorti avec ta fille.
— Quel ...

... âge a-t-il ?
— Il est né le 10 octobre 1989.
— Le 10 octobre 89 !

Dans sa tête, le calcul est rapidement fait : janvier à octobre, neuf mois. C’est moi le père !

— Oui, je sais à quoi tu penses, c’est toi le père.
— Mais pourquoi ne m’a-t-elle rien dit ? Et tu as accepté de savoir qu’elle avait couché avec un homme, de la voir enceinte ?
— C’est moi qui lui avais demandé.

Patrick ne sait plus que penser. Toutes les deux étaient donc d’accord, et Béatrice était dans le coup ?

— Oui, c’est un complot. Toutes les deux nous voulions un enfant. Mais à cette époque là, le seul moyen était de coucher avec un homme. Nous sommes descendues pour trouver un géniteur. On avait décidé que suivant les circonstances, ce serait l’une ou l’autre, Béatrice nous prodiguant ses conseils, elle qui avait de l’expérience. Mais il y a eu la brûlure de Dorothée et la suite. J’ai déniché un garçon gentil, beau, intelligent et j’ai vécu pendant les vacances avec un homme qui m’a baisée.
— Mais, ce n’est pas possible, tu n’as connu que…
— Oui, c’est Joël. Je lui ai demandé le secret, et je vois qu’il l’a bien gardé.
— C’est pour cette raison qu’il t’a prise en moto, qu’il roulait doucement et qu’il venait souvent vous voir dans ma chambre !
— Oui, c’est ça. Mais je ne suis pas tombé enceinte. Nous avons décidé de renouveler l’expérience. Un autre garçon bien ? Il ne restait que toi. Dorothée s’est dévouée. Elle voulait te remercier et en même temps connaître elle aussi les affres du ...