1. Inspiration


    Datte: 29/03/2019, Catégories: nonéro, sf, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... environs me permettait d’être formel : nous étions encerclés par des monstres velus, de la corpulence de braves vaches normandes !
    
    Soudain, je compris la nature exacte du monde extraterrestre dans lequel nous avions atterri. Un sac en papier ! Le sac en papier le plus gigantesque de tout l’univers, bourré jusqu’à la gueule de poussières, de poils, de parcelles d’épidermes, de rognures d’ongles et autres détritus organiques peu ragoûtants. Et de surcroît, colonisé par une bande d’acariens hideux…
    
    Nous venions de nous faire happer par l’aspirateur de Madame Gonzales !
    
    — Quoi ! Mais qu’est-ce qu’elle fout chez toi, cette Conchita ?
    — Heu… il se trouve que la gardienne effectue des travaux ménagers dits « occultes » pour le compte de certains résidents de l’immeuble. Contre une rémunération aussi discrète que fiscalement avantageuse, bien sûr…
    — Laisse-moi deviner, papi ! Le lundi matin, c’est chez toi qu’elle est censée faire le ménage au black… Et – pas de bol – t’avais oublié qu’on était lundi… c’est ça ?!
    — C’est ta faute, aussi ! Quelle idée de s’endormir n’importe où ! Avant, il aurait peut-être été judicieux de se mettre plus en sécurité, non ?
    — Hé, oh ! Si on cherchait la sortie, là maint’nant, au lieu de chercher un coupable ?! Et fissa, hein, pass’que c’est drôlement cradingue, dans le coin !
    
    [Mercredi 21 novembre, horaire indéfini] :
    
    Nom d’un canard en plastique ! Cela faisait au moins deux jours que nous étions enfermés dans ce maudit sac ...
    ... d’aspirateur… Et impossible d’en trouver la sortie.
    
    Deux jours que l’on subissait le bruit récurrent de l’infernal engin, que l’on forait en tout sens dans des amas de poussières peuplés arthropodes immondes, que l’on respirait la puanteur moite et lourde de cette atmosphère confinée. Il y avait carrément de quoi devenir fou !
    
    — Tiens, au fait… cette turbine de réacteur, ça fait un moment qu’on l’a plus entendu ? Si ça s’trouve, Conchita a p’t’êt bien fini par changer le sac de l’aspiro…
    — Mais c’est vrai, Moustique ! Tu as raison ! On va bientôt être libre… LIBRE !
    — Houlà, papi ! Calme ta joie… En général, on répand pas le contenu de ce genre de truc sur les bégonias… M’est avis qu’on doit plutôt s’trouver dans une poubelle, là tout d’suite.
    — Une… poubelle ? Sacrebleu ! Félix Berthier dans une poubelle, mais c’est intolérable !
    — Va falloir s’bouger un peu, là, au lieu de nous bassiner avec ton ego. J’sais pas si tu sais, mais les poubelles, eh ben… on les crame ! On n’a p’t’êt plus beaucoup de temps d’vant nous !
    
    Ce que disait Moustique était tout à fait effrayant. Mais parfaitement logique. Je n’avais pas vraiment envie de tester la résistance de mon « aura autonome » à un passage dans le four d’un incinérateur industriel ! C’était le moment de tenter le tout pour le tout. Je mobilisai ma volonté dans un seul but : foncer droit devant, avec la plus grande célérité possible.
    
    Je n’avais pas oublié ce principe de base de physique : l’énergie est égale à la masse ...
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