Variation sur Marie-Lou - Histoires de Sexe

Variation sur Marie-Lou

... pensai-je.J’ai oublié comment ça s’examine, moi, un homme bien portant de 20 ans… Mais qu’est-ce que je raconte, c’est pas plus compliqué qu’un de ces dingues qui vient m’agresser dix fois par jour à mon bureau… par contre, je ne sais plus comment on évalue une aptitude… Remarque, il a l’air apte à vue de nez… enfin, il a l’air normal… Et de toute façon, je ne vais pas lui flinguer son boulot sous prétexte que je trouve quelque chose… quoique si cela met en danger sa propre santé ou celle des autres… Je crois que c’est ça la phrase… Si seulement je pouvais relire le code du travail… Enfin là, il est 18 h 30… ras le bol, j’y vais… qu’est-ce qu’il est beau en tout cas….

Enveloppé dans un épais blouson d’hiver, il attendait depuis un bon quart d’heure qu’un médecin veuille bien le prendre en charge. Son visage légèrement anguleux avait pris de jolies teintes rouges du fait de la chaleur, toujours élevée, du cabinet.

— Monsieur Vallée ? dis-je en pénétrant finalement dans la salle d’attente.
— Oui ? répondit-il timidement.
— Bonjour, je suis le Docteur Marie-Lou Mazet, je vais vous accueillir dans le cadre de votre visite du travail en l’absence du Docteur Massin, si vous êtes d’accord.

Alors que nos regards se croisaient, une indescriptible sensation de bien-être traversa mon corps… et peut-être le sien. Ses yeux d’un noir profond et son sourire de titi parisien avaient instantanément eu raison de moi. Il le savait et cela le troublait.

Je tiens à préciser que ...

... j’ai examiné bon nombre de jeunes gens et de jeunes filles dont la beauté aurait sauté aux yeux du plus blasé des académiciens. Mais aucun patient ne m’avait jamais fait fondre comme était en train de le faire ce nouveau venu.

Au moment de pénétrer dans mon cabinet, il me fut particulièrement difficile de dissimuler le trouble qui m’envahissait. C’était tout de même un comble… Moi qui avait tout connu ou presque, du vieux pervers à la gamine agressive, voici qu’un simple gamin de banlieue me faisait perdre tous mes moyens.

— Excusez-moi, bredouillai-je en masquant mon désarroi, je vous demanderai un peu d’indulgence, vous êtes le dernier d’une longue série et je commence à fatiguer…
— Pas de souci, répondit-il en plissant ses fines lèvres juvéniles. J’imagine que ça ne devrait pas être long…
— Oui bien-sûr… On a tous hâte de rentrer fêter Noël en famille (dire ça alors que personne ne m’attendait chez moi…). Prenez place, je vais vous créer un dossier médical qui nous servira de référence.

Je vous ferai grâce de la série de questions que l’on pose en de telles circonstances car, si vous avez un jour été patient (ce qui est probable), vous connaissez à peu près l’interrogatoire : nom, adresse, sexe, âge, taille et poids (à vérifier), sports pratiqués, affections rencontrées, traumatismes éventuels s’étant déroulés dans le passé, pathologie héréditaire, autre éléments à signaler…

En quelques secondes – honte sur moi ! – je savais tout du charmant jeune homme qui me ...