Premiers ébats
Datte: 14/03/2019,
Catégories:
délire,
Humour
fantastiqu,
revebebe,
Auteur: Brodsky, Source: Revebebe
Où après une attente interminable, le lecteur pourra assister aux premiers ébats de nos héros, mais en sera pour ses frais dès lors que sera abordé l’épineux problème de la sodomie.
Bon, ça a couiné un peu, je ne vais pas vous le cacher, mais, une fois interrogé l’Œil Coquin sur ce que préconisait la Sainte-Charte, ma requête fut acceptée. Et là, lecteur de mon cœur, tu te dis que ça y est, enfin, il était temps… On va parler de cul, je vais pouvoir te narrer une de ces scènes qui te font baver, et pour lesquelles tu squattes les locaux de la taule du soir au petit matin. Moi aussi, je me disais ça… Je frétillais dans mon calbut, prêt à dresser les couleurs, à charger tel un lancier du Bengale, et à défoncer toutes les portes de châteaux-forts, tous les bunkers allemands, tous les coffres-forts suisses, et toutes les petites chattes en chaleurs qui commettraient l’imprudence de miauler en admirant mon totem sans tabou. Hélas, je vis alors arriver Jakin, accompagné d’un gus étrange, assez jeune, avec des cheveux partout, un regard pénétrant ET intelligent (ce qui laissait entendre qu’il ne pénétrait pas partout sans permission), et qu’il me présenta sous le nom d’Athanagor.
— Ah Monsieur Brodsky, quelle joie de vous rencontrer ! s’exclama-t-il en me broyant la main, j’adore tout ce que vous faites !
Alors là… Si vous saviez le nombre de gens qui adôôôôrent ce qu’on fait, mais qui sont incapables de savoir si vous êtes écrivain ou footballeur. Il commençait mal le ...
... bonhomme… En plus, il m’avait broyé la main. Je déteste les gens qui se croient obligés de vous réduire les articulations en poudre sous prétexte de vous montrer qu’ils sont chaleureux. En réalité, ils essaient juste de vous impressionner, de montrer leurs muscles, de faire un peu viril… Et ça, mes zamours, être à ce point démonstratif, ça cache toujours quelque chose…
— Moi aussi, répondis-je.
— Hein ? Vous me connaissez ?
— Non, je veux dire, moi aussi, j’adore ce que je fais… J’ai toujours voulu être un écrivain reconnu, célèbre, adoré par les gens intelligents, désiré par les femmes, détesté par Télérama et ses abonnés… c’est quand même plus bandant qu’être chercheur au CNRS, vous ne trouvez pas ?
— Euh…
Bon j’avoue que là, j’avais été un peu limite. JE SAVAIS qu’il était chercheur au CNRS, et qu’il faisait partie du Comité de Direction de la boîte. Il avait retardé la parution d’une de mes nouvelles, un jour, après en avoir compté le nombre de signes. Et comme je m’en agaçais, quelqu’un m’avait répondu : « Oh tu sais, Athanagor, il est comme ça, cool, mais rigoureux… Déformation professionnelle, c’est un scientifique. » Alors forcément, le mec se pointe, me dit qu’il adôôôôre ce que je fais en me broyant les articulation, et pan, faut que je me rebiffe.
— Sincèrement, qu’il reprend, vous écrivez des chansons remarquables. Mais je trouve que vous devriez essayer de les chanter vous-même.
— Hein ?
— Ouais… Je vous vois assez bien avec une guitare et un chapeau, ...