Le phénix à deux têtes
Datte: 10/03/2019,
Catégories:
fh,
jeunes,
couple,
extracon,
amour,
intermast,
Oral
pénétratio,
fdanus,
jeu,
champagne,
init,
mélo,
Auteur: Laure et JP, Source: Revebebe
... elle reprend, devinant mes pensées :
— Et ne crois pas que c’est à cause de toi. Tout au plus ça va précipiter les choses. Maintenant je ne veux même plus qu’il me touche !
Je ne réponds pas. Au-delà de notre entente sexuelle, avec Ludi, il y a plus, beaucoup plus. Depuis qu’à quinze ans je l’ai rencontrée. Un amour de gosse, puis d’ado, en fait ancré au plus profond, devenu latent, endormi, et qui aujourd’hui éclate au grand jour. Que vais-je faire ? Que puis-je faire ? J’aime bien ma femme, je le croyais au moins. Mais Ludi, Ludi c’est plus fort, ça a toujours été plus fort. Il n’empêche, quitter Maud aussi rapidement que compte le faire Ludi avec son mari me paraît impossible. Je lui dois la manière, prendre le temps.
Elle se soulève un peu pour me voir. Nous sommes lèvres contre lèvres, mêlant nos souffles. Ses yeux me fouillent et je suis comme sous une tente formée par ses longs cheveux. Ses doigts me caressent les joues, ses cuisses cherchent les miennes, s’y installent.
À ce moment, je sais. Je sais que je ne pourrai plus la laisser. Que ma vie est avec elle. Une évidence qui s’impose ! À hurler !
— Je ne te demande rien… dit-elle tendrement. Ne me promets rien non plus. Quand tu veux, quand tu peux, je serai là. Même si je devais me remarier, ce qui est improbable. Tu comprends ?
Et elle se laisse aller à sangloter dans mon cou, en frémissant de tout son corps. Mieux qu’une déclaration d’amour, un abandon sans contrepartie. Le cœur serré, je lui ...
... caresse la tête, l’embrasse comme je peux, ne sachant que dire. Ne sachant non plus quoi décider, même si quelque part je sais que notre destin est scellé, mais quand et comment ?
Nous nous rhabillons dans un silence pesant, sans presque nous regarder. Le bout de notre histoire, le deuil de nos dix-huit ans inachevés. Mais plus encore maintenant. Le goût de continuer, un jour, plus tard, comme une hypothèque sur l’avenir.
Le retour en voiture est triste et également silencieux. Repliée contre sa portière, le visage à demi couvert par ses cheveux ; je ne distingue à la dérobée que ses lèvres pincées. Elle respire rapidement et lâche de temps à autre des soupirs profonds, signes d’une agitation intérieure intense. J’ai les mains moites, des suées, le cœur qui bat la chamade car l’inéluctable séparation est proche. Presque arrivés, je sursaute quand sa main se pose sur ma cuisse.
— Arrête ! Arrête-toi ! souffle-t-elle.
Elle s’est tournée vers moi, les yeux humides, les traits tirés. Comme peut-être une dernière image d’elle, elle m’apparaît encore plus belle, pathétique. En crispant sa main elle murmure :
— Surtout ne m’oublie pas, j’en crèverais. Appelle-moi de temps en temps, d’accord ? Je me ferai toute petite dans ton cœur, discrète. Mais pas l’oubli, comme il y a douze ans, surtout pas l’oubli…
Je hoche la tête, incapable de prononcer quoi que ce soit tant ma gorge est serrée.
En la redéposant devant chez elle, son mari est dans le jardin, non loin de la ...