1. Le phénix à deux têtes


    Datte: 10/03/2019, Catégories: fh, jeunes, couple, extracon, amour, intermast, Oral pénétratio, fdanus, jeu, champagne, init, mélo, Auteur: Laure et JP, Source: Revebebe

    ... m’inquiété-je un soir.
    — Non, non. Fatiguée. Mes études. Ah ! Que je te dise… Pour les prochaines vacances, je pars avec mes parents. Je suis désolée…
    — Hein ? Mais on ne se verra pas, alors ! C’est une catastrophe !
    — Mais non… Tu t’en remettras. Plus tard, on verra. Ne m’en veux pas.
    
    Effondré, meurtri, je manque m’étouffer. Tout s’effondre.
    
    — Oh ! Ludi ! Tu ne m’aimes plus ? Attends…
    — Mais si, mais si… me coupe-t-elle. Écoute, on en reparle. Je dois te laisser maintenant. Je t’embrasse, ciao !
    
    Dès lors, contrarié, sans connaître les raisons de ce refroidissement, je n’ose plus l’appeler, attendant avec angoisse qu’elle me relance. J’apprends alors que mon cousin déménage. C’est complet ! À moins d’être invité chez Ludi, je ne vois pas comment je pourrais la revoir. C’est la dégringolade, d’autant, comme si ça ne suffisait pas, que mes propres études m’appellent pour quelques mois à l’étranger !
    
    Premier amour, premier chagrin. La rage au ventre je fais une ultime tentative de recoller les morceaux. Après plusieurs appels où je tombe sur ses parents, enfin je peux lui parler. Je lui explique rapidement la situation, le problème pour nous revoir.
    
    — C’est bien dommage… lâche-t-elle simplement.
    — Dommage ? C’est tout ce que ça te fait ? Mais Ludi…
    — Dommage, oui. Écoute, on laisse passer du temps. Il me faut du temps, tu comprends ?
    — Je ne te reconnais plus… me lamenté-je, la voix brisée.
    — Jean-Pierre, je t’aime. Mais voilà, on est un peu jeunes, et ...
    ... puis la distance maintenant…
    — Mais tout ça est provisoire ! Je t’ai trouvée, je t’aime et je te garde ! Attends-moi !
    — Mais oui, moi aussi je t’aime ! Bon. Voilà, il fallait que je te dise…
    
    Découragé, dépité, je jette plus que je ne pose le combiné devant moi. Je perçois, j’entends de loin qu’elle continue de parler, des sanglots dans la voix, mais je ne l’écoute plus. Perdue, je l’ai perdue ! Et elle m’aime ! Me le dit. Un peu jeunes ? Oui et alors ? Dans ma tête une tempête. Elle parle toujours, semble m’appeler. À quoi bon ? La gorge nouée, les mains tremblantes, je raccroche. C’est fini.
    
    Pendant quelque temps, je vis dans la douleur, le souvenir ; puis, mobilisé par mes activités, je m’absorbe dans un travail intense pour oublier. C’est ça, oublier, enfouir, pour que ça fasse moins mal, tout en espérant et redoutant à la fois qu’elle reprenne contact. Mais non, rien ne viendra.
    
    N’empêche, c’est un amour de jeunesse qui a laissé des cicatrices, même si les blessures se sont refermées, car il m’arrive de temps à autre de penser à elle avec nostalgie et de frissonner en revivant nos jeux coquins. Et surviennent des interrogations : que se serait-il passé si je l’avais revue ? Et de son côté, le souhaitait-elle vraiment ? Je dois relativiser. Après tout, c’est vrai, nous étions bien jeunes et avons vécu ensemble nos premiers émois, lesquels sont souvent sans lendemain.
    
    Plus tard, j’apprends incidemment par mon cousin qu’elle s’est mariée. Comme moi, d’ailleurs. ...
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