1. Léa et Camille (1)


    Datte: 21/02/2018, Catégories: Lesbienne Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    L’immense besoin de Léa de se sentir vivre est là. Impérieuse, irrépressible, viscérale, une envie de tuer cette solitude qui la bouffe à petit feu, il lui faut absolument sortir. Elle jette un coup d’œil à son reflet, et l’image que lui renvoie son miroir est sans appel. Une femme de quarante-cinq ans aux boucles brunes, aux traits tirés, pas vraiment attirante. Un peu trop d’alcool, de repas expédiés et un oubli prolongé de soins à ce corps qui pourtant plaisait aux hommes… quelques années plus tôt.
    
    Léa s’est décidée comme ça, brusquement. Ce soir, elle veut faire la fête, danser, rire, elle veut se sentir vivante, se sentir regardée. Elle a besoin que d’autres yeux que les siens viennent lui renvoyer une autre image que celle que la glace lui offre chaque matin. Elle sent bien que ne pas bouger, c’est mourir un peu plus à chaque instant. Entre son bureau et sa maison, il n’y a que le vide d’une existence morne et triste d’une célibataire vieillissante.
    
    Ce samedi soir, elle décide donc de réagir. Sortir… un leitmotiv qui s’impose à son esprit, voir du monde, bouger, avant de s’évanouir dans une solitude mauvaise conseillère. Une amie malsaine qui charrie des milliers d’idées bizarres, pour ne pas dire sombres et noires. Alors, la première des mesures qui s’imposent au vu de cette chose informe que lui montre le miroir, c’est un bon ravalement de façade. Elle a un sourire crispé en songeant au boulot qui reste à accomplir pour… remettre en état cette tête de ...
    ... déterrée.
    
    Première étape obligée, la salle de bain. Sa douche, elle l’a aimé souvent, et elle a pris du plaisir à se faire belle… avant que son salaud de mari ne s’entiche de sa pétasse de secrétaire. Ensuite, la chute vertigineuse qui continue encore trois ans après son départ. Mais cette fois, Léa décide que c’est fini, que son destin lui appartient, que sa vie vaut encore le coup d’être vécue. C’est pourquoi après une heure passée sous un jet d’eau tiède à se masser partout, elle fouille dans ses reliques vestimentaires.
    
    Le dressing ne s’est guère renouvelé, mais elle déniche cependant des fringues pas trop ringardes, des fripes qui lui collent encore au corps, comme une seconde peau. Elle ne risquait pas de prendre des kilos, vu ce qu’elle mange depuis que cet enfoiré de Marc est parti. Abstinence totale, une vie interrompue du jour au lendemain, elle n’a persisté dans son travail que pour survivre. Ce soir elle va se lancer, vers un nouveau départ. Elle vient de décider d’un coup, un déclic, un sursaut qui monte en elle.
    
    Elle se souvient d’une boite où elle allait danser avec lui. Eh bien ! Elle ira… seule. Le maquillage a déjà changé la donne. Les yeux sont moins creusés, les cernes camouflés, et la touche de ce rouge à lèvres qui rehausse son teint pâle ; pas si mal réussie la résurrection finalement. Elle a choisi une jupe noire, relativement courte, un chemisier qui s’accorde à celle-ci. Dessous un soutien-gorge pour maintenir et resserrer les deux boules encore ...
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