1. Toutes les femmes s’appellent Marie : Marie Hélène


    Datte: 22/02/2019, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Yan Loutort, Source: Hds

    Marie Hélène est homosexuelle. Elle ne s’en cache pas beaucoup et porte même une bague de reconnaissance de son appartenance à la communauté lesbienne à l’auriculaire gauche.
    
    Assez grande, les cheveux courts, toujours vêtue d’un pantalon, pas de poitrine, elle est l’archétype de l’homosexuelle. Je la connais depuis longtemps et connais également son amie de cœur Maïté, une rousse flamboyante, bien pourvue par la nature au niveau de la poitrine qu’elle arbore fièrement l’été sans soutien gorge sous des boléros légers faisant fantasmer quelques hommes par provocation. En public, elles ne manifestent rien et n’ont aucun geste de tendresse l’une envers l’autre.
    
    Les hommes jaloux médisent et en font des gorges chaudes. Certains essaient de draguer la rousse qui n’aime pas les « lourds » et adore les faire baver d’envie. Quand à Marie Hélène, dans ces cas-là, soit elle s’éloigne, soit elle lance des regards furibonds vers son amie. Je me marre de la situation et ne cherche absolument pas à m’immiscer dans leur relation leur montrant même que je les comprends.
    
    Un jour, je remarque que Marie vient accompagnée d’un homme. Elle va d’ailleurs vivre ensuite quelques années avec lui. Je ne pensais pas au départ qu’elle fût « à voile et à vapeur », mais je saurais plus tard que leur relation était assez « particulière ». Les deux femmes avaient des hommes « alibis » leur permettant de faire croire qu’elles étaient « normales » l’homosexualité en ce temps là étant assez mal vue ...
    ... elles se fabriquaient ainsi une façade « honorable »
    
    Notre histoire commence quelques années plus tard, à l’occasion d’un déplacement auquel nous sommes, sans le savoir au départ, invités tous les deux pour des motifs différents. Marcel, un ami commun m’a sollicité pour mes compétences informatiques et Marie Hélène pour des raisons plus… obscures.
    
    Avec Marcel nous partons toujours tôt vers six heures du matin. En plein hiver il fait encore nuit car avons huit cent kilomètres de voyage. Surprise quand Marcel, au lieu de prendre l’autoroute dès le départ, emprunte un itinéraire inhabituel « J’ai un paquet à prendre » me dit-il. Après une vingtaine de kilomètres, dans la ville voisine, il s’arrête dans une rue et Marie Hélène monte à l’arrière dans la voiture. Il n’avait pas parlé de sa présence, mais je ne pose aucune question sur le moment. L’homme est assez coutumier du fait et trompe sa femme allègrement depuis des années, à l’occasion, de ses déplacements lors de courses de vélo qu’il encadre. Je m’amuse intérieurement, connaissant l’orientation sexuelle de notre passagère.
    
    Après deux heures de route il s’arrête pour une pause sur une aire d’autoroute. Je me retrouve seul avec Marie Hélène alors que Marcel est parti aux toilettes. Tout en dégustant un café je discute avec elle
    
    - « C’est marrant de te voir là. Comment ça se fait que Marcel t’aie fait venir avec nous ?
    
    - C’est… un peu compliqué…
    
    - Bon, bon. Tu sais… Après tout je m’en fous, c’est histoire de ...
«1234...8»