1. Le départ


    Datte: 15/02/2019, Catégories: fhh, hplusag, fplusag, jeunes, extraoffre, inconnu, init, internet, Auteur: Kurorolucifuru, Source: Revebebe

    ... plaisait.
    — Alors pourquoi ne pas continuer ici ?
    
    La conversation avait été plaisante, amusante, tant sur le salon qu’en privé. À la suite, il les avait recontactés de nombreuses autres fois et avait ainsi pu faire plus ample connaissance. Ils s’appelaient Pierre et Ève, tous deux trente-huit ans, mariés depuis vingt ans et sans enfants. Vivant en Alsace, de profession libérale et relativement à l’aise. Jean apprit alors qu’ils affectionnaient de nombreux loisirs communs aux siens, notamment une fréquentation régulière des cinémas et des boîtes de nuits.
    
    Au fur et à mesure de leurs conversations qui, au bout de quelques semaines, avaient pris un caractère quasi journalier, Jean se mit à oser se livrer un peu plus. Cette première année en université était en effet teintée d’angoisse suite au divorce qui avait entraîné moult ennuis familiaux.
    
    Bientôt, Jean se mit à leur parler de sa vie plus intimement, rassuré par la complicité qui s’était installée durant les dialogues. Complicité réciproque, Pierre n’avait pas hésité à rassurer Jean de sa timidité en invoquant son propre passé. À dis-neuf ans, très timide, Jean avait évoqué son malaise vis-à-vis de son manque d’expérience et de son inhabileté à aborder celles de ses condisciples féminines qui ne le laissaient pas indifférent.
    
    Un samedi soir, alors qu’il était en ligne avec Pierre, il se prit même à évoquer très brièvement la seule expérience sexuelle qu’il avait eue jusqu’alors. À la demande de Pierre qui ...
    ... s’était pourtant montré le moins pressant possible, il n’avait répondu qu’un vague « Ce n’était presque rien mais ça n’était pas terrible ».
    
    Une brusque secousse sortit Jean de sa rêverie. Rien de bien grave, le train s’était arrêté mais le retard annoncé par le conducteur n’avait duré que quelques minutes. Une fois ce dernier reparti, Jean se rendit compte de la lumière faiblissante et consulta sa montre : 21 h 24. Il se souvint alors qu’il devait rappeler Pierre un quart d’heure avant son arrivée à Colmar… à 21 h 41. Il se saisit alors de son téléphone.
    
    — Allo ? fit la voix désormais connue de Pierre.
    — Oui, c’est Jean, j’appelle juste pour dire que je devrais arriver à la gare dans environ un quart d’heure.
    — Parfait, nous allons partir, juste le temps de ranger nos sacs et nous arrivons. Nous serons sur le parking, tu reconnaîtras facilement : il n’y aura pas beaucoup d’autres camping-cars à part le nôtre et nous laisserons le moteur tourner et nos phares allumés pour te faciliter la tâche. Ça t’ira ?
    — Oui, oui, je pense que je trouverai, s’entendit répondre Jean. À tout à l’heure.
    — À dans un quart d’heure.
    
    Un seul quart d’heure. Oui, dans une quinzaine de minutes, réalisa Jean, il arriverait à destination. Il se sentit soudain fébrile, stressé. Avait-il définitivement bien fait de se lancer dans ce train ? Il se rappela alors comment cette situation l’avait mené ici. Deux semaines auparavant, la conversation s’était amorcée comme à son habitude, racontant sa ...
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