Le jeu de la séduction et de la mort (3)
Datte: 09/02/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: Erika Sauw, Source: Xstory
... blanc et tenta de mettre la main dessus comme pour essayer de calmer un bébé en train de pleurer.
Elle avait eu un chat quand elle était enfant. Maintenant qu’elle était dépourvue de logement, il était plus difficile d’avoir un tel animal. Aussi ne fut-elle pas du tout fâchée par cette visite. Dès qu’elle arriva à saisir l’animal, elle le serra contre sa poitrine, appréciant la chaleur de son pelage. Les températures nocturnes restaient élevées quoique supportables. C’était le meilleur moment pour s’échanger des caresses, mais à trois heures du matin, la plupart des gens dormaient, vaincus par la fatigue.
Maylis devina que le chat réclamait à manger. Elle se leva pour se diriger vers un réduit qui avait autrefois servi de cuisine et qui comportait encore une plaque électrique hors d’usage. Kilian y entreposait les rations de nourriture offerte par l’État et des biscuits qu’il avait achetés. Il y avait aussi quelques fruits. La viande était devenue très rare, après une évolution de plus d’un siècle. On avait promu les produits végétaux puis la nourriture à base d’insectes. Une série de famines avaient rendu cette dernière obligatoire. Les pays les plus vulnérables avaient perdu jusqu’à la moitié de leur population. À présent, le risque d’assister à de telles tragédies était écarté, mais pour les chats, rien n’avait été prévu.
Il faut trouver du lait, se dit Maylis avec un sentiment d’urgence vitale.
Elle revint vers son lit où elle regarda Kilian allongé nu, le ...
... pénis sur son ventre. Elle le contempla un moment, à la simple lumière de la lune et de la ville, tandis que le chat ronronnait dans ses bras, puis elle se dirigea vers la porte laissée entrouverte afin de permettre la circulation de l’air. Quand on fermait une porte d’appartement, ce n’était jamais pour se protéger des voleurs puisqu’il n’en existait pas. Sans penser à s’habiller, Maylis sortit dans la cage d’escalier et descendit à l’étage inférieur où habitait une femme qui vivait en vendant un plat dont elle gardait le secret.
On pouvait entrer librement chez elle. Quand la jeune fille franchit le seuil, le plancher émit un grincement tenant lieu de sonnerie, mais personne ne broncha. Un léger ronflement masculin s’entendait. Maylis s’aventura jusque dans la cuisine, dont elle ouvrit le réfrigérateur. Elle n’avait pas l’intention de commettre un vol, mais seulement un emprunt. Ne trouvant pas ce qu’elle voulait, elle rebroussa chemin et quitta l’appartement, fâchée de n’avoir pas pu trouver quelque chose à mettre sous la langue de son visiteur.
Ses pas l’amenèrent jusqu’au rez-de-chaussée. Elle eut envie de s’asseoir sur le seuil de sa maison, vit que la place était déjà prise, hésita puis s’y rendit quand même. L’homme qui s’y trouvait était un voisin du dessus dont le prénom était Axel. Il avait dépassé les quarante ans et vivait avec sa mère ainsi qu’avec des compagnes occasionnelles.
Maylis s’assit à côté de lui.
— Tiens, toi non plus, tu ne dors pas ? ...