Retrouvailles - Histoires de Sexe

Retrouvailles

... qu’Anita s’y trouvait. Et si elle s’était évanouie ?

— Anita ?

La porte s’ouvrit brusquement, avec violence. En un instant, elle fut sur lui, hurlant, tenant entre ses mains le balai à récurer les wc. C’était presque surréaliste. L’arme de fortune le heurta en plein visage. Il hurla en sentant son nez se briser, et le sang couler sur son menton. Il tituba, cherchant à se rattraper au mur sans y parvenir. La femme fondit sur lui, lui expédiant son pied dans l’entrejambe, et la douleur fut si vive qu’il se plia en deux. Coup de genou dans la mâchoire. Explosion de douleur. Suffoquant, il s’écroula au sol. Il tenta d’avaler de l’air, mais les coups répétés d’Anita le privaient de toute force. Déchaînée, un fauve hystérique. Elle l’enjamba et il l’entendit se rendre dans le salon.

Son arme. Dans la chambre ? Le salon ? Il ne s’en souvenait plus. Il essaya de rouler sur lui-même, paniqué. Mais pourquoi ? Il entendait toujours la télévision, dans le salon :

— La créature semble invulnérable. Nos efforts pour tenter de l’abattre sont vains. Nous demandons à la population de ne pas sortir. Je répète, ceci est une situation de crise, la population est invitée à rester chez…

Le visage blafard et ensanglanté de la femme se dessina sous ses yeux. Elle tenait un couteau à découper la viande.

— Pourquoi ? murmura-t-il de ses lèvres sèches, les mains plaquées sur son entrejambe.
— J’les ai perdus à cause de vous ! glapit-elle.

Il sentit la lame s’enfoncer dans son ...

... ventre, coup de poignard glacé qui le fit hurler.

— À cause de vous !

La lame glissa le long de sa gorge, s’enfonça dans son visage, perçant son œil, s’enfonça dans sa bouche, déchiquetant ses gencives et sa langue.

— À cause de vous ! Vous ! Vous !

***

Elle était attachée sur une chaise. Je me jetai à ses pieds en pleurant. Son corps desséché semblait celui d’une momie.

— Maman…

Amélie et David se tenaient derrière moi, en retrait.

— Maman…

Elle était inanimée, sa peau craquelée comme un vieux parchemin.

— Je suis désolé, maman, balbutiai-je à travers mes larmes.

Elle ne répondit pas. Amel entra dans le salon et regarda la scène, épouvantée.

— Huang ? demanda-t-elle. Il est où ?

Amélie lui désigna une chambre au fond ; elle s’y rendit.

Je n’osais pas la toucher de peur de lui faire mal.

— Attention, m’avertit Amélie. Méfie-toi.

Je ne l’écoutai pas. Mon cœur battait violemment dans ma poitrine.

— Maman ? Maman ?

Sa bouche entrouverte laissa échapper un relent d’odeurs puantes et moisies.

— Maman, tu m’entends ?

On aurait dit un personnage de cire, ou plutôt un personnage empaillé.

Soudain, un cri derrière nous nous fit sursauter. Amel sortit de la chambre, une main devant la bouche, tremblant de tous ses membres.

— Huang ! Huang, non !

Elle se tourna vers nous, les yeux exorbités.

— Il est devenu comme eux ! hurla-t-elle.

L’Asiatique sortit de la chambre. Il était blême, en sueur. Il tituba et entra dans ...