Retrouvailles - Histoires de Sexe

Retrouvailles

... pas. Quelqu’un le fit pour elle. Harris tamponna son front avec une compresse humide.

— Anita ?

Elle avait encore beaucoup de fièvre, mais il pensait être parvenu à la sauver. Il se redressa et traversa le petit salon de l’appartement dans lequel il avait trouvé refuge, grâce à l’un de ses contacts perso, ceux que l’Organisation ne connaissait pas. Du moins il l’espérait. Ils devaient être à leur recherche depuis la seconde même où ils s’étaient aperçus de sa désertion. Nerveux, il n’avait pas lâché son revolver, planqué dans sa ceinture. Le pire, c’est qu’il avait agi sur un coup de tête en la voyant ainsi blessée, et il n’avait aucun plan. Pas même l’ombre d’un plan. Son plan si bien huilé, si bien organisé avait volé en éclats.

Il soupira et se posta à la fenêtre. Hong Kong s’étendait sous ses yeux, magnifique, une ville dans laquelle il aurait aimé vivre, avec Frida.

Anita poussa un gémissement rauque. Il se tourna vers elle. Allongée sur le divan en cuir, elle avait l’air plus fragile qu’il n’aurait jamais pu le soupçonner. Ces dernières années, on avait décrit cette femme comme une folle furieuse, un mètre soixante de dynamite concentrée dans un corps enragé. Mais aujourd’hui, il ne voyait qu’une pauvre femme ayant perdu la raison à cause d’eux.

— Anita ?

Elle entrouvrit les yeux.

— Anita, vous m’entendez ?
— Qui… êtes… vous ?

Elle s’humecta les lèvres et gémit. Il s’agenouilla à son niveau.

— Je m’appelle Mickey Harris. Je travaille pour ...

... l’Organisation B.
— Quoi ?
— C’est compliqué.

Il se rendit compte qu’il chuchotait, comme pour ne pas la fatiguer.

— Qu’est-ce qui s’est… passé ?

Elle tenta de se redresser mais n’y parvint pas.

— Ils ont… fusionné.

Harris hocha la tête.

— Je ne sais pas comment ils ont fait, balbutia-t-elle.

La femme ferma les yeux et inspira profondément.

— Je voudrais… me lever…

Il n’hésita pas et l’aida à s’asseoir. Elle eut un haut-le-cœur et porta sa main sur son ventre, enveloppé d’un long pansement taché de sang séché.

— Vous êtes sacrément endurante, remarqua-t-il, avec une admiration sincère.
— Je ne mourrai pas avant eux.

Il l’aida à se lever et ils firent quelques pas, se soutenant comme deux ivrognes sortant d’un bar. Elle tremblait, mais restait debout malgré ses jambes flageolantes.

— Comment vous m’avez trouvée ? demanda-t-elle.

Ils étaient devant les wc. Elle y entra, avec des gestes prudents.

— Vous… enfin… ça va aller ?
— Oui.

Elle ferma la porte et il resta planté devant.

— Pour être franc, ça a été plutôt long de remonter jusqu’à vous.

Elle ne répondit pas.

— J’ai perdu quelques êtres chers, moi aussi. La femme que j’ai aimée. Alors j’ai décidé de me venger, comme vous. Je les ai infiltrés.
— Vous avez fait quoi ?
— Je les ai infiltrés. Je suis rentré dans leur organisation. Pour être franc, j’attendais pour agir, mais… Quelque chose se prépare. Cette créature, enfin, cette fusion entre Kleyner et Laurence, je pense ...