1. L'étalon aiguille (11)


    Datte: 05/02/2019, Catégories: Transexuels Auteur: Sam Botte, Source: Xstory

    ... restai ainsi sans bouger ou presque, jusqu’à ce qu’elle se reprenne.
    
    Nous nous séparâmes doucement, puis elle me suivit ensuite dans la chambre d’amis; elle me regarda ôter le peignoir en éponge que j’avais enfilé en sortant de la douche et m’habiller.
    
    Elle resta silencieuse pendant que je rangeai mes dernières affaires dans mon sac de voyage. Quand il fut bouclé, elle fit un gros effort sur elle-même pour me sourire et me prit la main. Nous descendîmes ainsi à la cuisine où Phil me tendit un petit sac de toile.
    
    Tiens, j’y ai mis quelques provisions, oh, trois fois rien, mais bon, si ça peut t’éviter d’avoir à te payer la corvée des courses, c’est toujours ça de gagné !
    
    - Tu es trop gentil, mais c’était pas la peine…...
    
    — Je ne voudrais pas que Mademoiselle Samantha garde un mauvais souvenir de Marie-Thérèse !
    
    Il se détourna un instant.
    
    — Tiens, j’ai aussi mis un thermos de café.
    
    — Mais Phil, euh, pardon, Marie-Thérèse, j’ai même pas quatre heures de route !
    
    — Oui, mais ça, c’est parce que tu conduis comme un barje ! Moins de quatre heures, en te payant la route de Castellane et en plus le col de la Croix Haute, il faut quand même envoyer grave, non?
    
    — Disons que j’exploite le moteur et la tenue de route de la voiture !
    
    — C’est bien ce que je dis, tu es dingue ! Bon, alors, tu le prends mon café?
    
    — Mais le thermos?
    
    — Eh bien, tu nous le renvoies par la Poste !
    
    — Ou alors, tu nous la ramènes un de ces week-end….
    
    — OK, je me rends… ...
    ... Mais, bon, La Poste pour des trucs un peu fragiles, ça ne le fait pas. Je vous le ramènerai un de ces jours.… Promis !
    
    Pour la première fois depuis le réveil, un vrai sourire illumina le visage de Tiffanny.
    
    Philippe tint sa femme par les épaules tandis que j’installais mes affaires dans la voiture. Tout en calant les sacs dans le coffre, je repensai à ces deux derniers mois et surtout à cette dernière semaine. Tout s’était précipité brutalement, et voilà, nous en étions là. Je me tenais là, à deux pas d’eux, les bras ballants.
    
    J’avais une grosse boule dans la gorge, Tiffanny ne cherchait même plus à cacher les larmes qui mouillaient doucement ses joues, quant à Philippe, il était manifestement très ému lui aussi.
    
    — Il faut bien qu’on en termine pour aujourd’hui, alors, voilà… Je dois vous dire merci, bien sûr, mais comme dit la chanson, et je vous jure que je le pense, tous les deux, "You mean more to me than words can ever say"….
    
    — Qui c’est qui chante ça?
    
    — Lionel Richie.
    
    C’est Philippe qui fit le premier pas. Il lâcha les épaules de Tiffanny et ouvrit les bras. Nous nous embrassâmes sur les joues et il me serra fort contre lui.
    
    — J’ai été très content de connaître, Sam… Vraiment !
    
    — Moi aussi, Phil. Tu es un mec rare !
    
    — Merde, arrête, Sam, sinon, on va terminer à chialer tous les trois comme des madeleines !
    
    — Et alors? Tu crois que "Ça pleure pas un homme"?
    
    — Tu fais chier à toujours parler par des chansons.
    
    — Je sais. Mais c’est ...