1. L'homme du Phare


    Datte: 17/02/2018, Catégories: fh, hplusag, Oral pénétratio, Auteur: Jean-Marc Manenti, Source: Revebebe

    L’HOMME DU PHARE.
    
    Sur sa gauche, le marin aperçut les vitres au sommet du phare qui scintillaient dans le soleil couchant. Un sourire éclaira son visage, et Yann, c’était son prénom, tourna la roue de la barre. La vedette entama une courbe vers bâbord et, d’un geste sûr, le pilote donna une secousse dans le sens inverse. D’une poigne solide, il stoppa la course de la roue. Sur le tableau de bord, l’aiguille lumineuse du compas se remit dans l’axe. Tandis que l’embarcation se redressait, il repoussa la manette des gaz, pour réduire au minimum le régime des deux moteurs Volvo de 300 chevaux chacun. Enfin, il allait retrouver sa chère petite île dont il était le seul habitant, un peu comme Robinson Crusoë… sauf qu’il devait bichonner le phare, travail qui le passionnait…
    
    Au travers du pare-brise de la cabine de pilotage, le magnifique édifice cylindrique grossissait lentement. Au moment où la proue arriva le long du ponton de bois, Yann mit, pendant quelques secondes, un petit coup de marche arrière à haut régime pour stopper et stabiliser les vingt mètres de son bateau.
    
    En quelques enjambées et un saut, il fut sur le ponton et amarra son engin, pour y remonter aussitôt, afin de couper les moteurs et le circuit électrique.
    
    Un silence tomba soudain sur l’endroit, uniquement troublé par le clapotis de l’eau sur la coque. Le Capitaine fit glisser la porte coulissante du poste de pilotage, la verrouilla, et glissa les clefs dans son short. Il se tourna vers la poupe ...
    ... pour admirer le disque rouge du soleil qui donnait l’impression de reposer sur les flots et allait bientôt disparaître à l’horizon. Sous ses pieds, le bateau bougeait mollement, un léger vent rendait l’atmosphère plus respirable. Sans quitter des yeux ce magnifique spectacle, il sauta sur l’embarcadère.
    
    Très haut au-dessus de sa tête, un groupe de mouettes lançait sporadiquement leurs cris, le ressac faisait un bruit régulier.
    
    — Superbe ce spectacle, non ? Fit une voix dans son dos.
    
    Yann sursauta comme s’il avait été parcouru par une décharge électrique. Il pivota vivement et se trouva face à une jeune femme, plutôt surprise de sa vive réaction.
    
    — Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faites ici ? Par où êtes-vous venue ? Demanda Yann d’un ton plutôt sec.
    — Pour répondre dans l’ordre, je m’appelle Sabine, je me balade dans la région, et pour arriver ici, j’ai pris la route… Et je suis désolée de vous avoir effrayé. Répondit-elle, le plus naturellement du monde.
    
    Le Capitaine consulta sa montre. La marée était haute, donc la route, qui était une route submersible était recouverte par la mer. Conclusion, songea-t-il, voilà plusieurs heures qu’elle est sur l’île.
    
    La belle inconnue ajouta :
    
    — D’ailleurs, en voulant repartir, je ne l’ai plus trouvé, cette fameuse route… pourtant, cette île est toute petite !
    
    Pendant que Yann lui expliquait le topo, il la détailla : pas plus d’un mètre soixante, environ 50 à 55 kilos, estima-t-il, cheveux foncés tirés vers ...
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