1. Les écharpées


    Datte: 10/01/2019, Catégories: fh, fsoumise, hsoumis, fdomine, hdomine, cérébral, nopéné, fdanus, attache, BDSM / Fétichisme Humour Auteur: Eric Grand, Source: Revebebe

    ... c’est quoi le problème ?
    — Alors pour toi il n’y a aucun problème ?
    — Si, il y a un problème : c’est la gonzesse qui dit oui, qui dit non, qui veut et qui veut pas !
    — Mais je veux, seulement…
    — Hé, tu vois la fenêtre derrière toi ?
    — Oui, mais quel est le rapport ?
    — Si tu regardes dans l’immeuble en face, il y a un mec à la fenêtre qui nous observe avec des jumelles…
    — Quoi ?
    
    Chloé se penche vers la fenêtre et porte son attention sur la façade de l’immeuble opposé, son regard passe de fenêtre en fenêtre. Elle ne réagit pas lorsqu’elle sent une petite pression sur son poignet, accompagnée d’un cliquetis. Mais juste après, sans bouger et en continuant de fixer du regard l’autre immeuble, un petit sourire se dessine sur ses lèvres au moment où elle lance un tonitruant :
    
    — Tu m’as bien eue… canaille !
    
    Durant une longue minute, Chloé et Martine prennent conscience de leur situation nouvelle. Le poignet droit de Chloé est enchaîné au poignet de gauche de Martine. Chacune à leur tour elles expérimentent la diminution de liberté qui en résulte et les contraintes partagées. Leurs poignets ne sont pas fortement comprimés par l’acier des bracelets, mais il leur est clairement impossible de retirer leurs mains des pinces. De leur main libre, les deux complices palpent les tours et contours de leurs entraves, comme si elles avaient besoin de réaliser ce qu’elles ont commis, de se confirmer qu’elles sont indéfectiblement associées.
    
    — Et maintenant, qu’est-ce ...
    ... qu’on fait ? finit par articuler Chloé.
    — On retourne vers Sabrina, pour lui montrer que l’on a accepté le cadeau.
    
    Parvenues au sommet de l’escalier qui mène à la salle principale du café, les deux femmes s’arrêtent un instant. Quelques clients sont attablés, mais aucun ne porte son attention sur elles. Martine a l’impression de revivre une deuxième fois le stress de la descente des marches du festival de Cannes. Elle repart sans attendre pour franchir au plus vite ce délicat moment, mais Chloé, elle, reste pétrifiée au sommet de l’escalier. D’un coup, le lien d’acier qui les unit se crispe. Déséquilibrées, les deux menottées expérimentent le fait que l’union fait parfois davantage la farce que la force. Elles réalisent la pire descente d’escalier de l’année et finissent affalées sur la table de quatre clients éberlués.
    
    — Mazette, tu as vu ça Roger ? Des siamoises complètement torchées… ben ça me fait de la peine… Allez, ressers-moi un demi de rouge.
    
    Meurtries dans leur chair, humiliées par leur mésaventure, énervées l’une contre l’autre, les deux amies s’invectivent sans retenue.
    
    — Je t’avais bien dit que ton idée était débile, attaque Chloé.
    — C’est toi qui as voulu m’accompagner et en plus tu ne sais pas marcher, riposte Martine.
    — Pas du tout, c’est toi qui as couru sans prévenir !
    — Espèce de tomate, il n’était pas prévu de faire un pique-nique au sommet de l’escalier !
    — Courgette déshydratée, tu aurais pu marcher normalement…
    — Pêche en compote…
    — ...
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