L'initiation - Histoires de Sexe

L'initiation

... adressé un message.

Je suis sans voix, je suis extrêmement déçue. Je devrais me réjouir que le travail me soit mâché mais je ne peux m’empêcher de me dire que je n’ai pas envie que ça se termine. En même temps je ne peux que comprendre sa réaction. Moi-même je suis dévorée par le remords et l’inquiétude.

Je ne réfléchis pas, je sors mon téléphone et cherche dans le répertoire le numéro de Louis Chambron.

Je suis assise dans la voiture de Louis, il est venu me chercher.

Je l’ai appelé mardi pour lui dire que je ne souhaitais pas que nous arrêtions de nous voir. Que je suis d’accord pour prendre du recul mais que nous puissions au moins continuer à discuter et peut-être l’aider à traverser l’épreuve qu’il rencontre. Il était réticent au début puis a finalement accepté de passer me prendre. Pour éviter d’être vue, j’ai pris la station de métro près de parc Monceau – Louis m’attendait au boulevard Raspail.

Dès que je suis rentrée je l’ai embrassé. Je n’ai même pas fait attention à la foule aux alentours et aux risques que j’ai pris.

J’ai dit à Louis que j’avais eu très peur que tout s’arrête et qu’il me délaisse. Louis m’a demandé si j’étais sûre de moi et si je ne risquais pas moi non plus de le délaisser dans les jours à venir.

Je lui ai promis que non, je lui ai fait part de mes doutes et du choc que son mail avait déclenché. Louis s’est alors confié, sur sa vie, sa relation avec son épouse, sa maladie découverte il y a plus de 20 ans et qui ne cesse de ...

... dégénérer et l’absence de relations intimes. Que cela avait déclenché énormément de fantasmes depuis de nombreuses années, qu’il était à un moment de sa vie où il voulait les réaliser. Pris en étau entre remords et désirs.

Je le comprenais tellement bien. Même si je ne savais pas bien ce qu’il voulait dire dans ses désirs, je savais ce qu’il vivait. Avoir le sentiment de passer à côté de quelque chose et avoir besoin de vivre.

— Je veux que nous restions ensemble Louis.
— J’aimerais que nous soyons tranquilles, j’ai envie de m’allonger près de toi.
— Je dois être revenue au bureau pour 14 h 30.

Nous avions moins d’une heure trente devant nous

Louis a démarré direction Montparnasse où il a demandé à la réception de l’hôtel la chambre 605.

— Nous travaillons depuis longtemps avec cet hôtel quand nous recevons des clients de passage à Paris, ils nous réservent des chambres à l’année.

Arrivés dans la chambre, les rideaux étaient ouverts. Nous étions au troisième étage et la fenêtre donnait sur deux bâtiments. Le premier, jouxtant notre chambre, était un hôtel de seconde catégorie plutôt défraîchi et le deuxième, plus lointain, était un bâtiment en travaux. On pouvait y voir les ouvriers à l’œuvre.

Louis s’était allongé sur le lit.

— Déshabille-toi devant moi s’il te plaît.

Alors que j’allais vers les rideaux pour les fermer, Louis m’arrêta.

— Non… S’il te plaît, déshabille-toi.

Rapide regard vers l’extérieur, personne aux fenêtres de l’autre hôtel ...