À vos marques - Histoires de Sexe

À vos marques

... on se reverra, on continuera, je ne veux pas te laisser non plus, enfin… si tu en as envie.

En guise de réponse, elle l’embrasse, elle l’enlace, puis lui sourit. Cette étreinte semble s’éterniser, puis la sonnerie d’un portable les ramène à la réalité.

Plus de 18 heures déjà, ils s’empressent alors de s’habiller, de se sourire, de se deviner, de se taquiner aussi, et c’est ainsi que leur histoire commence. La route est longue devant eux, les heures coulent lentement, puis elle plonge lentement dans son sommeil, à ses côtés dans le siége passager. Elle rêve qu’elle nage, qu’elle gagne, elle rêve alors de caresses, de baiser… Puis une voix lui dit :

— Tu es si belle quand tu dors, c’était tellement bien… Je n’aurais jamais pu imaginer, je ne sais comment te dire et te prouver que je t’aime… Depuis tant d’années que j’attendais ça…

Puis elle rêve de ses bras, son regard, son sourire, puis des cris, un crissement de pneus, elle est sortie de son sommeil et le voit à ses côtés, paniqué, la pluie tombe à flots, il freine, la voiture dérape, il crie qu’il l’aime puis tout se termine.

Des voix, une lumière blanche, elle a mal, elle est perdue, elle l’appelle mais il ne répond pas, des voix d’autres hommes lui parlent :

— Mademoiselle, vous m’entendez, si vous m’entendez, serrez-moi la main.

Ce qu’elle fait.

— Mademoiselle, si vous m’entendez, ouvrez les yeux.

Elle n’y arrive pas.

— Frédéric… Où est… Où est-il ? prononce-t-elle avec beaucoup de difficultés.
— Mademoiselle, vous avez eu un accident de voiture, nous allons vous amener à l’hôpital, nous allons vous soigner.
— Où est l’homme qui était avec moi ?

Aucune réponse, puis d’autres voix, celle d’un médecin, elle distingue mal les mots, ils parlent de morphine, de blessures graves, d’un conducteur, de choc violent… Des mots… « Tu es si belle »… « Traumatisme crânien important »… « Te prouver que je t’aime »… « Il ne s’en sortira peut-être pas »… « Mon ange »… « Il est décédé ».