1. Le petit chaperon bleu


    Datte: 28/12/2018, Catégories: fh, frousses, rousseurs, nonéro, Auteur: Frédichounet, Source: Revebebe

    ... pas trop mal déroulée, puisqu’elle avait obtenu une petite ristourne. Oh, pas grand chose, mais elle pourrait remettre les 56 euros restant dans sa tirelire, ils serviraient à autre chose.
    
    Elle se tenait devant la porte refermée, une main tenant le vase contre son ventre, et l’autre saisissant sa capuche, pour la mettre sur sa tête, quand elle sentit un choc qui lui fit pousser un cri et qui la projeta au sol. Le sac décrivit un arc de cercle dans les airs, pour aller fracasser son contenu un peu plus loin, sur le trottoir.
    
    Franck, dans un réflexe, tenta d’empêcher la personne qu’il avait percutée de tomber, mais la surprise lui avait fait perdre une ou deux secondes. Il vit le "ciré bleu" se mettre sur les genoux, et tourner la tête en direction du sac. Celui-ci laissait échapper quelques morceaux de verre. Ses yeux revinrent se poser sur la personne agenouillée, et il constata que ses deux mains étaient sous la capuche.
    
    Mary se mit à pleurer. Ses mains montèrent jusqu’à son visage, et ses larmes redoublèrent. Les sanglots commençaient à la secouer quand elle sentit une main se poser sur son épaule, et entendit une voix dire :
    
    — Pardon… je vous demande… pardon… c’est de ma faute…
    
    Les pleurs laissaient entendre une voix de femme, et l’étroitesse des épaules aussi. Le dos des mains était couvert de taches de rousseur, et quelques cheveux roux s’échappaient des côtés de la capuche. La femme eut un mouvement d’épaule, comme pour chasser sa main, et se remit ...
    ... péniblement debout. Elle marcha, le dos voûté, en direction du sac, le prit entre deux doigts, le secoua et récupéra la photo. Les pleurs se calmaient et elle resta un long moment à contempler l’image.
    
    Plus tard, dans sa cellule, un cauchemar viendrait le hanter. Il était l’exacte réplique de ce qui s’était produit ce lundi matin. Son réveil tardif, l’engueulade avec son patron, l’accident avec la jeune fille étaient un moindre mal par rapport à ce qui avait suivi.
    
    A commencer par le regard qu’elle lui avait lancé. Deux yeux incroyables qui traduisaient toute la haine que pouvait ressentir la jeune fille. L’instant d’après, une furie s’était jetée sur lui en hurlant, en l’insultant et en le rouant de coups de poing. Les coups ne lui faisaient pas vraiment mal, en tout cas beaucoup moins que les mots qu’il entendait. L’adrénaline causée par l’agression commençait à se répandre dans son organisme, quand elle lui porta, de toute sa force, un coup de pied au tibia. Un cri jaillit de sa bouche et sa main partit, sans qu’il ne puisse rien faire pour l’en empêcher. Le coup fit faire une pirouette à la jeune fille, et la projeta contre le mur à côté de la boutique de l’antiquaire. Elle s’écroula au sol avec un gémissement et perdit connaissance. Du sang coulait de son nez. Des hommes, qui s’étaient attroupés, aux cris de colères se ruèrent sur lui et l’immobilisèrent, tandis que l’antiquaire refluait dans son magasin pour appeler la police.
    
    C’était surtout à ça qu’il pensait, ...