1. La soirée au cinéma


    Datte: 22/12/2018, Catégories: fh, cinéma, hdomine, cérébral, Oral pénétratio, sf, couple, lieuxpubl, Auteur: Arkann, Source: Revebebe

    ... l’effort. À peine suffisant pour justifier la semaine d’autonomie gagnée par les quelques dons qu’on m’avait donnés.
    
    — Bonsoir, Monsieur Arkel…
    
    Le sourire d’Alem était figé, son expression très, très polie. Sa voix était pleine de tension et je décelais la peur dans son odeur. Il était vrai que j’avais probablement l’air prêt à tuer à la moindre provocation. Mon halo était traître, révélait mon état d’esprit. Le corridor était bien illuminé, mais je semblais marcher dans les ombres tellement mon halo radiait la noirceur.
    
    Alem était un salaud qui aurait probablement vendu son âme aux démons s’il avait su comment. J’étais tenté de mettre fin à sa misérable existence, mais j’étais trop fatigué. Plus tard.
    
    Il recula, pâle, à la vue de mon sourire.
    
    Malgré l’heure, il y avait du monde dans les corridors, mais tous me laissaient passer, lorsqu’ils ne pressaient tout simplement pas le pas ou tournaient de bord pour éviter de me croiser. Deux chiens qui se battaient furieusement se mirent soudainement à fuir.
    
    Lorsque j’étais de mauvaise humeur, je ne détestais pas du tout cette réaction des gens.
    
    Ça me prenait plus de temps qu’à l’accoutumée pour me rendre. Un coup d’œil à ma porte me permit de constater qu’elle avait été ouverte depuis mon départ.
    
    Mylène était en mission depuis maintenant deux semaines, et aurait laissé un signe.
    
    Une main alla à mon épée, l’autre à mon pistolet, alors que je commençais à reculer, lorsque…
    
    — Entre, Arkel…
    
    Une voix à ...
    ... peine audible au travers de la porte. Une voix que je n’avais pas entendue depuis le jour de mes quinze ans. Un choc.
    
    Je pris le temps de composer mon expression, de ne rien laisser paraître de mes émotions. Puis j’entrai.
    
    Confortablement assise sur le vieux fauteuil de cuir un peu taché et déchiré, perdue dans les ténèbres provenant de son halo, ma mère. De sa face, je n’avais jamais vu plus que les formes générales. Et les yeux. Des yeux d’un vert émeraude, d’une profondeur infinie, qui capturaient l’âme, qui l’emprisonnaient. Une ange déchue, presque sans pouvoir, sa beauté angélique cachée à perpétuité par les ombres les plus noires.
    
    Toutes les lumières étaient allumées, mais seule une pénombre grisâtre et diffuse régnait là où elle n’était pas. Je fermai la porte. Un doux bruit de chaînes… Miavir, son fléau d’armes. Enfant, ce son avait toujours été rassurant.
    
    — Tu as bien grandi, Arkel. Tu es un solide gaillard, maintenant.
    
    Il y avait de l’approbation dans sa voix, et cette approbation… me rendait furieux, provenant de celle qui avait toujours été une mère sévère, et qui m’avait poussé hors de son nid pour voler de mes propres ailes le jour de mes quinze ans.
    
    Rien ne parut sur ma face, mais elle savait. Elle savait toujours.
    
    — La colère est source de force, pour autant que tu saches la harnacher, elle me dit, d’un ton amusé.
    
    Le silence fut ma seule réponse.
    
    — Tu as appris beaucoup, je vois, elle continua, d’une voix satisfaite. Tu as survécu ...
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