1. L'inconnu du tramway


    Datte: 22/12/2018, Catégories: rencontre, amour, tendresse, mystère, Auteur: Diablocor, Source: Revebebe

    ... meilleure amie était enfin prête pour sa petite escapade nocturne. Elle qui ne mettait jamais de talons, sentait que ce soir était différent, et de ce fait, les chaussa. On aurait dit Cendrillon allant au bal. Elle était somptueuse !
    
    Autant la journée avait été très chaude, autant la douceur de l’air du soir était agréable. C’était de bon augure, et elle rêva l’intervalle d’une seconde, que l’homme au regard émeraude serait peut-être, lui aussi, à vadrouiller sur les quais, sait-on jamais ! La promenade était pleine d’estivants qui prenaient plaisir à converser et à rire en bonne compagnie. Couples âgés sur des bancs tendrement enlacés, parlant du bon vieux temps et jeunes skateurs faisant des figures spectaculaires finissaient ce tableau d’une belle soirée sous le ciel étoilé. Les éclairages du pont et des embarcations se reflétaient dans l’eau et le clapotis des fontaines du miroir d’eau enchantait l’ouïe. Martine défit ses hauts talons, y trempa les pieds, ferma les yeux et soupira de contentement. La fraîcheur la gagna. Elle était en paix, sereine.
    
    Soudain, un rire d’enfant suivi de celui d’une mère lui répondant. Elle ouvrit ses mirettes et quelle ne fut pas sa surprise de voir, campé devant elle, son mystérieux inconnu du tramway. Il lui souriait. Elle lui sourit à son tour. C’était un homme grand, comme elle les aimait, de fin cheveux grisonnants où le sel prédominait sur le poivre, une imperceptible raie sur le côté et une mèche en bataille qui lui tombait ...
    ... nonchalamment sur l’œil, le tout lui procurant un charme fou. Elle avait vu juste. Il avait des yeux d’un vert soutenu et limpide mêlé d’une touche de gris. Une pure merveille, d’autant que l’éclat des réverbères se répercutaient dedans.
    
    Elle était subjuguée et même si elle avait noté que la chemise rose clair de l’après-midi avait changé en une tenue hawaïenne des plus chamarrées, elle ne pouvait pas décoller ses yeux des siens. L’homme qu’elle avait tant espéré sans jamais trop y croire, se tenait là, devant elle, et lui enveloppait déjà une main dans les siennes. Elle constata, et cela malgré l’état second où elle se trouvait, que son mystérieux inconnu avait les mains douces et chaudes.
    
    D’une voix qui attisa tous ses sens déjà en alerte, il lui apprit s’appeler Antonio, être en vacances pour quelques jours encore à Bordeaux, célibataire et père de deux grands jumeaux d’une vingtaine d’années qui avaient déjà quitté son domicile pour s’installer avec leurs amies respectives dans la région varoise. Ses racines à lui étaient en Italie, à Florence exactement. Il était propriétaire d’un immense domaine constitué de plusieurs villas où logeait sa famille au grand complet. Fils aîné, il veillait sur ses parents, oncles et tantes et avait tant de cousins que les doigts des deux mains n’auraient pas suffit. Il était empreint des valeurs qu’on lui avait inculquées depuis sa plus tendre enfance et mettait un point d’honneur à mener à bien tout ce qu’il entreprenait. C’était un ...