1. Ancestor, épisode 6/6


    Datte: 21/12/2018, Catégories: fh, bizarre, fsoumise, fdomine, cérébral, fantastiqu, fantastiq, internet, Auteur: Philipum, Source: Revebebe

    ... sourcils cachaient presque complètement ses yeux, devenus deux petits brasiers.
    
    Je me tenais complètement immobile, osant à peine respirer, tandis que mon cœur battait à tout rompre. C’était comme se retrouver enfermée dans une cage en compagnie d’un ours en furie : le moindre mouvement, le moindre bruit de ma part aurait attiré son attention sur moi et m’aurait condamnée à un sort que je n’osais même pas imaginer.
    
    Mais l’expression de son visage se transforma. Ses yeux restèrent plissés et sa bouche resta entrouverte ; mais la colère s’effaça peu à peu pour faire place au désarroi, puis au désespoir. Ses traits retombèrent, ses muscles se relâchèrent, et tout son corps s’affaissa. Il tomba à genoux, les bras ballants, la poitrine secouée de hoquets. Il me regarda, et la détresse indescriptible que je lus dans son regard était si profonde, si fondamentale, que je sus que je ne pourrais jamais vraiment la comprendre ; jamais je ne serais capable de soutenir un tel poids, je ne pourrais même pas m’en approcher sans me perdre moi-même.
    
    Je rassurai Jarmi que tout allait bien et éteignis mon portable. Je fis alors ce qui me parut évident : j’accueillis Fassin dans mes bras. Son malheur éclata comme un barrage qui se rompt. Ses sanglots s’écoulèrent en un torrent de larmes, entrecoupés de cris de détresse et de paroles inintelligibles. Je le pris par la main et le guidai jusqu’à son lit ; il se laissa mener comme un enfant abandonné. Une fois allongé, il enfouit son ...
    ... visage entre mes seins et resta là longtemps, très longtemps, déversant toutes les larmes de son corps et toute la misère du monde, pendant que je lui caressais les cheveux et lui murmurais doucement quelques paroles de réconfort. Les hoquets se firent de plus en plus espacés, et il finit par s’assoupir. Je me dégageai délicatement et le couvris ; il était profondément endormi. Je me levai et allai ouvrir la fenêtre. Je me dis qu’il avait probablement une énorme quantité de sommeil à rattraper.
    
    Je rassemblai mes vêtements, m’habillai, et sortis. Dehors, il faisait nuit. Une pluie fine s’était mise à tomber. L’idée d’aller m’enterrer dans les stations de métro me rebuta ; je décidai donc de prendre le bus. Le voyage fut calme et méditatif. Tandis que le bus était arrêté à un feu rouge, je crus apercevoir mon mari qui marchait à grands pas sur le trottoir. Le bus redémarra et je me retournai. Pas de doute : je reconnus le parapluie d’Hérald. Que faisait-il si loin de l’hôpital ? Peu importait, finalement ; il n’était pas encore rentré, cela m’éviterait de donner des explications à ma propre absence.
    
    Le lendemain, Fassin ne vint pas travailler, ni les jours suivants. Nous organisâmes une réunion spéciale, durant laquelle Jarmi et moi rapportâmes les faits dont nous avions connaissance. Notre récit donna l’impression d’une action concertée lorsque j’avais provoqué le crash en guidant l’avatar de Fassin en-dehors des limites du monde d’Ancestor. Semona nous apprit qu’elle avait ...