Une retraite repoussée, une nature dévoilée (1)
Datte: 21/12/2018,
Catégories:
Trash,
Auteur: Winterfell81, Source: Xstory
Thomas est en train de faire son ménage quand le téléphone se met à sonner.
— Allô ?
— Bisou mon chéri, c’est maman, tu vas bien ?
— On fait aller. Et toi ?
Avant même qu’elle ne réponde, Thomas sent que quelque chose ne va pas. La relation avec sa mère a toujours été privilégiée et son instinct ne le trompe jamais.
— À vrai dire pas vraiment. Tu peux venir à la maison ? J’ai besoin de ton aide.
— Pas de soucis, j’arrive.
En fait, il n’a pas franchement envie d’y aller aujourd’hui, il n’est pas en grande forme. Mais, comme toujours, il ne sait pas dire non. Ça a toujours été ainsi, il s’est toujours exécuté aux ordres de tout le monde.
Sa réflexion est stoppée en sortant de son immeuble par une superbe blonde habitant le quartier. Sa beauté est telle qu’elle l’obsède sur toute la route. Ce n’est pas tant sa beauté qui le fait cogiter que le fait qu’il n’ait rien osé tenter. Comme toujours.
C’est en broyant du noir que Thomas passe porte de la maison familiale. Sa mère est assise à la table de la cuisine visiblement plongée dans la lecture d’un papier. Elle redresse la tête au moment où la porte se referme, se lève et vient embrasser son fils. Son teint est pâle et ses yeux semblent inquiets. Christine est une des rares personnes avec qui Thomas se sent parfaitement à l’aise et il profite de cet avantage pour être direct et demande à sa mère ce qui la travaille. Elle pointe le papier qu’elle lisait à l’instant :
— J’ai reçu ce courrier.
Il se ...
... dirige vers la table et lit le document, à en tête de la caisse de retraite :
Madame G,
Je suis au regret de vous annoncer que suite aux dernières réformes, votre régime de retraite a été reconsidéré et il vous faut désormais une année de cotisation supplémentaire pour que votre retraite soit effective en l’absence de quoi elle vous sera retirée.
Veuillez accepter l’expression, etc...
Il prend son temps avant de relever les yeux. Il sait que sa mère ne trouvera pas de travail et que cette lettre est une très mauvaise nouvelle.
Il finit par porter les yeux sur Christine qui, à sa grande surprise, affiche un regard combattant.
— Je vais trouver un travail, il le faut ! Je ne vais pas les laisser voler le fruit de ma vie de labeur. Mais j’aurai besoin d’aide. Je peux compter sur toi mon chéri ?
— Bien sûr maman, on va chercher ensemble mais, je ne vais pas te mentir, c’est très dur dans le contexte actuel. Les personnes de ta catégorie sont déjà en masse sur le marché.
En vérité c’est quasiment impossible. Mais Manu ne peut pas se résoudre à le dire à sa mère, à briser cette motivation, cette lueur dans son regard.
Aussitôt Christine sort sa tablette et lui montre quelques annonces qu’elle a repérées. Rien d’extraordinaire, des petits boulots. Mais il faut bien commencer quelque part.
Les heures de recherche de prise de numéro, d’appel et d’attente se transforment en jours puis en semaine quand arrive le jour qui va tout changer.
Thomas lit un ...