La « Lancenoir » (8)
Datte: 19/12/2018,
Catégories:
Trash,
Auteur: Victor_lepieux, Source: Xstory
... discutait en ce moment avec un autre jeune :
« Je te la vends pour 800 euros...
— Mouais, belle bécane... mais les keufs ?
— T’en fais pas, nouvelle couleur, nouvelle plaque... ils n’ont aucune raison de t’arrêter.
— À part que je suis un arabe en moto ?
— Ha ha !
— Bon, OK pour quatre cents.
— Tope là ! »
Là-dessus, le jeune arabe prit les clefs et quelques minutes plus tard il partait en chevauchant une belle cylindrée, qui de toute évidence était au mieux d’occasion. Après avoir rangé les bifetons, le vendeur de bécanes et d’autres véhicules louches se tourna vers le couple :
« Yo, Amadou ! Content de te voir ! Mais tu sais bien que je ne fais pas dans le trafic de blanche ?
— T’as bien raison, ça vaut moins que tes bécanes, et c’est plus fragile. Les blanches ont leur fout quelques coups de queue noire, et c’est détraquée.
— Ah, ah ! Surtout quand c’est la tienne. Bon, alors qu’est-ce que je peux faire pour toi et ta pouffe.
— Un tatouage.
— Sérieux ? »
Youssou se rapprocha de la blanche jusqu’à avoir le nez sur elle, comme pour la renifler. Il se mit à tâter la chair, pincer les fesses, lui examiner les dents. Léa était trop terrifiée pour protester. Puis il fit connaître son avis :
« T’es fou... Elle ne tiendra jamais le coup, soit elle va se débiner, soit elle va en crever.
— Bah, dans les deux cas, elle me posera plus de problèmes.
— T’es un vrai sadique en fait. Un Lancenoir jusqu’au bout des ongles. Bon, allons-y ...
... pour le tatouage. Mademoiselle la salope, venez par ici si vous voulez bien. »
Léa suivit Youssou vers un fauteuil articulé. Elle s’assit dessus, effrayée. Elle s’étonnait de ne voir nulle part les outils d’un artisan de la gravure sur peau. En fait, elle commençait à se demander si ce Youssou avait vraiment reçu une formation adaptée. Tatoueur, ça ne pouvait quand même pas s’apprendre sur le tas, ça demandait un enseignement, on parlait de brûler la peau, pas juste de couper des cheveux. Elle s’interrogeait de plus en plus sur la pertinence de sa présence en ces lieux et songeait à prendre la poudre d’escampette quand le tatoueur-garagiste lui attacha des lanières aux bras et aux jambes la maintenant immobile et l’empêchant de s’échapper. Sa crainte atteint un tel niveau qu’elle finit par oser poser une question :
« Euh... Youssou, vous êtes un professionnel ? Ça va bien se passer ? Pourquoi vous m’attachez ?
— Oh... pour ce que je vais faire, il n’y a pas besoin d’être professionnel.
— C-comment ça ? Je suis pas sûr de vouloir contin... »
Elle ne put finir sa phrase Youssou lui fourra un bâillon dans la bouche. Il ajouta quand même :
« Les lanières c’est pour éviter que tu t’agites trop pendant le marquage. Et le gag, c’est pour protéger mes oreilles pendant que tu crieras. »
Léa écarquilla les yeux et se mit à se débattre en vain. Les courroies qui la retenaient étaient fort serrées et très solidement attachées. Une autre lanière lui fit mis sur le front ...