Esclave à temps partiel
Datte: 12/12/2018,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: Jademik, Source: Hds
Voilà environ six mois, je relisais plusieurs fois sur mon écran d’ordi ma fiche-annonce avant de taper envoi : « F 31 ans, blonde, yeux bleus, 1m68, mignonne, féminine, active, altruiste, cherche H 30-40 ans, sérieux, physique & situation en rapport pour passion à 2 ». J’y joignais ma meilleure photo, me représentant en tenue de sport avant le jogging hebdomadaire. Elle était destinée au site de rencontres où je venais d’adhérer, sur conseil de ma meilleure copine.
Depuis la fin de mes études, j’avais en effet tout essayé : les clubs de gym, les clubs de vacances, les discos ; je ne trouvais pas chaussure à mon pied mais uniquement des amants de quelques semaines. Même dans ma boîte, où plusieurs collègues m’avaient draguée, rien de sérieux n’avait vraiment filtré. J’étais sans doute trop compliquée, trop difficile. Je me voyais souvent sans moitié à quarante balais et ça m’angoissait.
Et puis j’en avais un peu marre de la pression permanente de ma mère, laquelle s’est mariée à 22 ans puis a divorcé, s’est remariée etc… Bien sûr, je ne lui ai jamais dit avoir eu une aventure avec une nana. Dans mon milieu traditionaliste, ce sont des choses qui ne se font pas. Même mon frère n’était pas officiellement au courant, même s’il devait bien s’en douter ! C’était avec Charlène, ma colocataire. On s’était aimées pendant près de six mois, la dernière année de Sciences Po. Je crois bien que dans sa tête elle était aussi paumée que moi : lorsqu’elle décrocha son diplôme, elle ...
... partit bosser au fin fond de l’Afrique, dans une ambassade, me laissant juste un mot d’adieu sur la table. Elle voulut m’oublier, tourner une page inavouable de sa vie. À l’époque, j’en avais beaucoup souffert. J’étais très amoureuse.
Quelques années plus tard, après avoir trouvé un bon job à l’Institut Goethe de Paris, même si je m’étais réhabituée aux hommes, il m’arrivait encore de penser à elle, à ses mots, à ses rires, à ses caresses et à ses baisers enflammés. Aussi je ne me faisais pas trop d’illusions quant au résultat de cette annonce… Je passe sur les réponses, pas toutes sérieuses d’ailleurs, qui m’ont été régulièrement envoyées le premier mois, de même que sur les quelques entretiens que j’ai eus avec des correspondants : trop petits, trop gros, trop coincés, trop moches, trop limités etc… pour m’attarder sur la réponse qui a fait basculer ma vie.
Un beau mec de 38 ans, le type même du grand brun ténébreux, travaillant dans l’aéronautique, m’a répondu avec pas mal d’humour et de mots choisis. Sans trop y croire, j’ai fixé rendez-vous au jardin du Luxembourg un samedi après-midi. Je l’ai trouvé magnifiquement beau, intelligent, fin et attentionné. Je me suis dit : « ça existe un homme comme ça ? ». J’ai pensé tout de suite être tombée sur un dragueur professionnel, ce qui ne m’a pourtant pas empêchée de craquer très vite : on a fait l’amour la nuit du second rendez-vous, sans retenue, en commençant violemment dans le hall de mon immeuble puis plus tendrement ...