Sextrot 5
Datte: 11/12/2018,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Accent, Source: Hds
... égoïstement pour lui seul, il fait commerce de chair avec celle qui a quitté le domicile conjugal.
Elle a une bonne raison de m'oublier et de se passer de moi. Ils ne se contentent même plus de se rencontrer au sextrot. Comme je l'avais pressenti, ils échappent à la surveillance de Pauline ici, dans une des cabines d'essayage. A quoi s"essaient-ils ? C'est facile à deviner. A l’intérieur, derrière les rideaux de toile ces deux là copulent, volent une part de bonheur à un mari délaissé et à combien de déshérités en mal d’amour.
J’ai tout perdu, sauf l’espoir de reconquérir Lili. J’y mettrai le temps nécessaire. Pour y parvenir, j’exerce une surveillance régulière de son lieu de travail. Par habitude, je filme les entrées et les sorties des deux amants. Ici, seul Robert a le privilège de passer derrière les rideaux avec Lili. Elle l’accueille avec exubérance et ferme sa porte pendant une demi heure. Je souffre dehors, je suis malade de les savoir unis , accouplés à quelques mètres de moi.
Une nouvelle surprise éclate un jeudi : Lili reçoit Pauline, pend l’écriteau et toutes deux partent derrière les rideaux. La sexualité de Lili s’enrichit. Leur chevelure décoiffée, la disparition du rouge à lèvres, les mouvements pour réajuster la ceinture d’une culotte ou les boutons d’une blouse frapperaient n’importe quel observateur averti. Lili a agrandi l’éventail de ses amours. Le baiser final des deux femmes n’échappe pas à mon objectif, un baiser de lesbiennes, donné en ...
... sortant de la cabine où elles viennent de s’aimer. Lili et Pauline font à peine plus attention que Robert et Lili, lorsqu’elles s’embrassent. Le cérémonial se répète d’une semaine à l’autre. Le jeudi est le jour de Pauline.
Aujourd’hui je suis les deux amies dans les rues. Elles me mènent au resto. Après un dernier bisou plein de tendresse, Lili entre dans le local et Pauline continue sa route. Elle a relâché sa surveillance. A distance j’emprunte le même itinéraire, je me presse et arrive assez près alors qu’elle fouille son sac pour y prendre ses clés.
- Bonsoir Pauline.
- Bonsoir, monsieur… André ? Oui, c’est bien vous ? Je me demandais ce que vous deveniez. Et Lili, comment va-t-elle ?
- Je suis sans nouvelles. Peut-être pourriez-vous me dire où et comment elle vit.
- Elle tient toujours sa boutique, paraît-il. Mais vous prendrez bien un café ou un verre, entrez…
Ma pire ennemie est bien aimable. A-t-elle un nouveau piège à expérimenter sur moi.
Pauline me précède dans l’escalier, exagère le balancement de ses fesses, répand un parfum fort de chez « Suivez-moi, Monsieur ». Depuis plus de deux mois mes testicules sont au repos, je ne m‘intéresse plus aux femmes, à leur poitrine, à leur cul ou à leurs jambes. Je me languis de Lili, j’attends Lili, je rêve de la retrouver lassée des amours sans lendemain, fatiguée de sa passion adultère pour Robert et, à partir d’aujourd’hui, oublieuse de son penchant nouveau pour les femmes. Si seulement elle redevenait ce ...