1. Les Bonheurs de Sophie (9)


    Datte: 10/12/2018, Catégories: BDSM / Fétichisme Auteur: Modianorouge, Source: Hds

    Sophie, étudiante studieuse assise au premier rang, n’est pas vraiment présente. Ou plutôt, elle est divisée. Deux personnages se côtoient en elle. Le premier, une jeune fille chaste, dans la normalité de cette salle de cours ; le second, une dévergondée immergée dans un univers de débauche, à quelques centaines de mètres de là, sous l’emprise d’un homme vicieux.
    
    Le décalage est tellement radical. Ces deux personnages pourront-ils longtemps cohabiter ?
    
    « A tout à l’heure ma puce » !!!! Le porc va donc recommencer. La branler encore et encore. Elle déteste ce langage, cette déconsidération ! Ce qu’il lui fait subir est inadmissible ! Mais pour se convaincre de ne plus jamais le revoir, elle devrait rester sourde aux injonctions de son corps, or son organisme rassasié a cessé de se recroqueviller, assouvi il se déploie, impose son point de vue, une influence grandissante, impossible à ignorer, avec des arguments imparables : si son esprit est perturbé, le corps de la jeune femme, lui, est repu, donc apaisé.
    
    Elle ne s’appartient plus. Le porc est l’auteur d’une transformation radicale ; elle n’en est que le sujet et cette idée est aussi inadmissible que les émanations produites par sa chair assouvie. Effluves insupportables parce qu’incontrôlables. Elle dégoutte, elle est dégoutante, moite d’humeur sexuelle, comme vautrée complaisamment dans une enveloppe cotonneuse de stupre et de sueur, un gant doucereux, repoussant mais inhérent à sa métamorphose.
    
    Chaque ...
    ... mouvement sur sa chaise lui rappelle le lien qui les lie. Elle soulève de quelques millimètres son derrière échauffé par la cravache, le repose le plus délicatement possible, son fondement éprouve le soulagement, la douleur s’estompe, ne subsiste qu’un élancement, lancinant, ambigu, opiniâtre, irrémédiable. Un élan fondamental ? Le porc a imposé sa loi en prenant possession de la partie la plus honteuse de son être. Il a infligé un traitement dégradant à son « cul » et ce mauvais traitement est-il un hommage mérité à ce qu’elle a toujours dénigré ? Son cul ! S’habituera-elle jamais à ce langage cru ? Un vocabulaire qui ne vise qu’à la rabaisser, à la déprécier. Mais alors qu’elle devrait être abattue, elle déborde d’énergie. Elle ne s’était encore jamais sentie aussi pleine de sève, aussi vivante.
    
    L’enseignant l’arrache à son introspection. Il interpelle l’assemblée. Sophie devrait faire profil bas, craindre que ces camarades devinent son infamie et pourtant, elle se surprend à demander la parole. Elle intervient d’une voix forte, s’exprime sans buter sur les mots, avec clartés et concision. Elle sait que sa remarque est judicieuse. Sophie que l’on a connu si timide n’a jamais été aussi sûr d’elle ! Cette assurance inédite est autant d’ordre chimique que physique. L’alchimie sexuelle en annihilant les inhibitions dope son organisme.
    
    12 h 20. Retour pour déjeuner chez elle. Par le même trajet. Elle aurait pu dévier, choisir un autre chemin. Elle ne l’a pas fait. Elle doit aller ...
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