La Panne de Métro
Datte: 04/11/2018,
Catégories:
Non Consentement / À contre-cœur
Auteur: byinnbay, Source: Literotica
C’est le soir, il est même assez tard. Je ne suis pas rentrée directement de ma journée de travail, je suis allée « traîner » seule sur St-Denis et prendre une bière en écoutant le blues qui se joue dans un petit bar. Ça m’arrive quelquefois.
Dans le métro, à cette heure-ci, il y a relativement peu de monde. Deux ou trois stations plus loin je me retrouve seule avec un homme à l’abord fruste qui me regarde en coin. Je vois son regard et malgré moi ça me fait de l’effet. Mais je ne le montre pas parce que par ailleurs il n’est pas le genre d’homme que je souhaiterais faire entrer dans ma vie, pas le genre d’homme auprès duquel je serais fière de me montrer. Or je ne me vois pas commencer une aventure avec quelqu’un à qui je devrais ensuite expliquer le plus posément possible qu’il ne m’a jamais intéressée.
Bref, je reçois avec plaisir ses coups d’œil appuyés sur mes jambes, mes hanches, mes seins. J’ouvre même en moi quelque chose qui accueille le désir que je sens sourdre de lui et qui m’excite. Je vais jusqu’à bouger négligemment d’une façon peut-être un peu provocante… Mais j’affiche un air indifférent, je ne regarde pas vers lui, et même je me reprends - prise de honte en me disant que je me comporte en allumeuse. Pourtant je ne suis pas inquiète puisque je descends bientôt et retrouverai davantage de monde. Que peut-il m’arriver dans le métro où tout va si vite?
Je me lève parce que la prochaine station est la mienne. Puis, soudainement, entre les deux stations, ...
... le métro s’arrête. J’ai une pointe de panique au fond de moi mais je me reprends. Il va sûrement redémarrer bien vite...
Je suis debout face à la porte, la main accrochée à la barre et, pour la forme, je pousse un soupir qui se veut d’impatience. Je veux comme prendre à témoin l’homme qui se tient pas très loin de moi, une façon comme une autre, j’imagine, de vite replacer notre rapport sur un plan plus ordinaire. Je lui adresse un petit sourire mais il ne bronche pas. Il est toujours assis au même endroit, les yeux fixés sur moi, ses grandes mains posées sur ses cuisses épaisses, et au lieu de me renvoyer mon sourire, il promène son regard sur mes seins, mon ventre, mes cuisses... Je me sens rougir et me détourne de lui, me sentant même nue tout à coup parce que je ne peux lui cacher mon cul mis en évidence par ma robe moulante.
Ensuite, ce sont les lumières qui flanchent d’un seul coup. Là, j’angoisse pour de bon.
Je tends l’oreille vers cette présence proche, mon cœur bat plus vite.
Le bruit est imperceptible. Comment est-ce possible d’un homme si massif? Mais il a bougé. Les muscles de tout mon corps sont tendus. Quand je comprends qu’il est tout près de moi je n’ai même plus le temps de m’éloigner. Déjà, son souffle est sur moi. Je veux réagir mais son corps lourd me bloque: je suis entre la porte et lui.
Je voudrais dire quelque chose mais rien d’intelligent ne me vient. Lui ne dit rien non plus. Et je sais bien déjà que contre lui je n’ai aucune chance, ...