1. Le ciel du nid


    Datte: 29/10/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Le Matou libertin, Source: Hds

    ... aussi les deux gars aussi.
    
    - C'est qui ceux-là ? Je ne les avais pas vus derrière le troupeau.
    
    Attiré par le bruit, le vieux Rémy sortit de la souillarde dans laquelle ils faisaient fait escale pour la nuit.
    
    - Dis, Rémy, tu les connais ces gens ?
    
    Même si il parlait plus à ses bêtes qu'aux gens, Rémy connaissait tout le monde dans la vallée :
    
    - C'est les deux fils Odier de la ferme de Vauvray ! Des bons gars, travailleurs et courageux. Ils montent aux chalets de Jouty trois fois par semaine. Y z’ont bien du cœur à l'ouvrage ces p'tits gars !
    
    - Et les filles ? C'est qui ? Elles vont où ? Tu crois qu'elles font l'estive ?
    
    - La grande brune, connais pas, jamais vue ! La petite blonde, c'est Rosette, la fille de la Marie des Ormarets…
    
    Rémy devint pensif, le regard perdu dans l'horizon, dans ses souvenirs et il poursuivit à mi-voix :
    
    • Je l'ai bien connue la Marie, une gentille fille, pas farouche, pas avare de ses charmes… Avait de jolies culottes, la Marie… bien jolies… comme celles de sa mère…
    
    Il s'ébroua et revint sur terre :
    
    • Allez, les p'tits gars, à table, la soupe est prête et au lit, demain départ à l'aube, faudra me monter les génisses et les veaux. . Elles vont faire escale avec nous pour la nuit
    
    C’est vrai, la destination était encore plus haut dans la montagne… dans ces estives qui ne sont praticables qu’au plus fort de l’été…
    
    Le lendemain matin, dés que les premières lueurs de l’aube pointèrent au travers des fentes des ...
    ... volets, Jean et Jérôme émergèrent péniblement de leur sommeil : Il est vrai que l’un et l’autre n’ont que peu dormi, le sommeil agité par des rêves peuplés de Rosette et de son amie qui tentaient d’échapper aux garçons qui les accompagnaient la veille au soir…
    
    Rémy achevait déjà de préparer le copieux petit déjeuner qui allait ouvrir la journée : café, œufs brouillés, pain de campagne, fromage et un grand pichet d’eau bien fraîche puisée directement à la source qui pointe à flanc de montagne à quelques dizaines de mètres.
    
    Le repas est frugal mais vite avalé… Il ne faut pas perdre de temps… Les génisses et les veaux doivent être sortis de l’enclos au plus vite car sur les chemins de montagne, le troupeau n’avance pas vite et il y a encore plus de 500 mètres de dénivelé à grimper…
    
    Rémy à leur tête, les animaux prennent le chemin sur deux ou trois rangs. Les garçons restent à l’arrière avec les deux bouviers qui sont chargés de ramener dans le chemin les veaux qui auraient tendance à s’égayer ou à trainer trop en arrière.
    
    Le début de la progression se fait à l’ombre car le soleil n’a pas encore atteint ce versant mais la pente est rude. Rémy, en vieux montagnard qu’il est, imprime une bonne allure, certes lente mais régulière…
    
    Quelque heures plus tard, la pente s’adoucit et c’est l’arrivée à la véritable destination : les prairies d’estive des deux fermes qui ont confié leurs troupeaux à Rémy pour les mois d’été… Pour lui les dés sont jetés… il est dans la montagne ...
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