COLLECTION HISTOIRE COURTE. La teuf (1/1)
Datte: 27/10/2018,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: CHRIS71, Source: Hds
• Mon chéri, depuis que ton père nous a quittés, j’ai toujours tout fait pour te guider dans la vie, s’il avait été là ce soir, c’est lui qui t’aurait mis en garde.
Je sais, on en a déjà parlé lorsque tu m’as dit que tu souhaitais aller à cette fête chez un de tes amis.
• Je sais, maman, ne pas boire de boisson alcoolisée, boire dans des boîtes ou des canettes que j’aurais moi-même ouvertes, ne jamais accepté la moindre substance que je ne connais pas, le moindre cachet, ce peut être de la drogue sous la coupe duquel je me trouverais.
Maman, je vais avoir dix-huit ans le mois prochain, c’est le moment de couper le cordon, j’irai même plus loin, tu ne me l’as jamais dit, mais papa l’aurait certainement fait, je dois mettre une capote si je tire un coup.
En passant à ce que mamy m’a dit un jour, avec lui tu avais oublié d’en mettre une, neuf mois avant ma naissance.
Mamy t’a dit ça, elle a beau jeu de me dénigrer, c’est vrai qu’elle s’est mariée avec une robe blanche, mais pour quel résultat, depuis elle a divorcé et habite avec Lucienne la buraliste de son village.
À votre époque, les filles ont à leur disposition tous les moyens qu’il faut pour éviter cet inconvénient, bien que je sois la maman la plus heureuse au monde d’avoir un fils comme toi.
Tu as réussi ton bac avec mention très bien, l’an prochain tu vas rejoindre la fac de Paris pour des études de médecine, tu as raison, part à ta soirée tranquille, je coupe le cordon.
• Merci maman, tu seras ...
... fière de moi, je ferais très attention, passe une bonne soirée de ton côté.
• Ça c’est moins sûr, mais dépêche-toi de partir, je veux éviter que tu ne me voies pleurer.
C’est bête d’être comme ça, ça fait quinze jours que je me prépare pour le moment où la porte se refermera sur le seul amour de ma vie et j’ai complètement foiré ce moment de lui faire voir toute la confiance que j’ai en lui.
Je regarde la télé, je suis folle, je regarde ma montre toutes les cinq minutes, il m’a promis de rentrer à minuit, on a même plaisanté sur Cendrillon, mince il n’est que 22 heures.
Minuit, il va rentrer, je vais pouvoir retrouver mon cœur et le serrer dans mes bras.
22 heures quinze, je commence à flipper, je décroche le téléphone pour appeler les urgences ou la police.
Je raccroche, je vois déjà mon petit couché dans un caniveau, bourrer ou sous dépendance de substance, la tête dans une mare d’eau de dix centimètres.
J’ai toujours fait attention au moindre trou d’eau dans sa jeunesse, combien d’enfants se sont noyés dans 20 centimètres d’eau, c’est vrai, je n’en connais aucun, c’est certainement parce que j’ai fait attention.
D’un coup je n’y tiens plus, je me souviens que le jour où nous avons parlé de cette teuf comme il m’a dit, il portait un jean, depuis, j’ai beau chercher, je ne le vois pas le remettre depuis et surtout, je ne me vois pas l’avoir lavé or, il m’a donné une adresse notée sur un bout de papier.
Je n’ai pas mémorisé sauf le prénom de Johnny ...