1. Je vole des images


    Datte: 22/10/2018, Catégories: h, frousses, jardin, Voyeur / Exhib / Nudisme photofilm, Auteur: Petit bouquet, Source: Revebebe

    ... le bâtiment perpendiculaire, à une bonne vingtaine de mètres du mien. Je fais la mise au point, et je vois une femme. Elle n’apparaît que trop brièvement, près de la fenêtre, pour que je puisse la détailler. Ce qui m’intrigue, c’est qu’elle me paraissait… nue. J’ai peut-être rêvé ? Je n’en saurai pas plus ce soir, les lumières se sont éteintes de son côté.
    
    Je vais me coucher. Avoir une jambe dans le plâtre, c’est épuisant.
    
    —o–o—
    
    Il fait déjà chaud ce samedi matin. Je reprends mon poste d’observation. Je jette un œil vers l’appart dans lequel j’ai vu cette femme hier soir. Ça ressemble fort à mon logement : salon et salle à manger vers le parc, une cuisine juste à côté. Je n’y distingue aucun mouvement. Je reporte mon attention sur le parc. Il n’y a pas grand monde. En général, j’ai plus de chance l’après-midi.
    
    —o–o—
    
    On sonne trois coups : c’est l’heure ! Sylvie, la concierge, m’apporte de quoi me nourrir. C’est une femme charmante, d’une bonne cinquantaine d’années. Je lui ai laissé les clés ; plus commode pour tout le monde. Elle entre et entonne son désormais habituel :
    
    — Monsieur Vincent ? C’est moi !
    — Bonjour, Sylvie, comment allez-vous ?
    — Oh là là ! Quelle chaleur aujourd’hui, je suis toute ruisselante de transpiration.
    
    C’est vrai qu’elle dégouline, la pauvre.
    
    — Et vous, Monsieur de Callataÿ, comment allez-vous ?
    — Je vous ai déjà demandé mille fois de m’appeler Vincent.
    — J’ai toujours eu l’habitude d’appeler les gens par leur nom de ...
    ... famille. J’vais avoir du mal à changer, vous savez.
    — Vous allez faire un effort pour moi, n’est-ce pas ?
    — J’vais tenter. Bon, alors ? Comment allez-vous donc, Monsieur de… Monsieur Vincent ?
    
    Je souris à ce tour de passe-passe verbal.
    
    — Ça va… Ça va… C’est assez pénible de devoir rester ici toute la journée.
    — J’m’en doute bien, Monsieur Vincent. Dites… pour ce midi, je vous ai acheté de quoi faire une salade. Et pour ce soir, j’ai pris tous les ingrédients pour ma recette du veau au citron. Demain, vous viendrez manger chez nous… je ferai un gigot d’agneau.
    — Oh ! Comme c’est gentil de votre part… Merci beaucoup.
    
    Comme à son habitude, elle me fait un petit clin d’œil et s’en va aussi vite qu’elle est venue.
    
    Je sais que Sylvie a perdu son fils unique. Je ne connais pas les raisons du décès. Du coup, j’ai l’impression qu’elle me considère comme son enfant.
    
    Je me fais donc une salade. Et je mange seul. Manger seul, c’est se rendre compte que nous ne sommes pas si silencieux que ça. Mastication, muscles faciaux, dents qui découpent les chairs. Déglutition. Quelle tristesse de penser à tout ceci. Seul, encore et encore.
    
    Ensuite, au lit pour une bonne sieste.
    
    —o–o—
    
    J’ai dormi pendant presque deux heures, d’un sommeil profond. Il me faut bien cinq minutes pour émerger. Je me sens lourd, vaseux. Dans la cuisine, je me prends un grand verre d’eau fraîche pour dissiper cette horrible sensation. Et puis je m’installe près de la fenêtre.
    
    Elle est là ! Couchée ...
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