1. Hébergement d'urgence (18)


    Datte: 16/10/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Exorium, Source: Hds

    ... absolument ravi de vous accueillir, ce soir, dans mon établissement. Que pourrions-nous vous servir qui vous fasse plaisir ?
    
    On ne savait pas. Pas vraiment. Il y avait tellement de choix…
    
    – Si je puis me permettre, nous avons une lotte de toute première qualité. Et cuisinée dans les règles de l’art. Un vrai régal pour le palais.
    
    Eh bien va pour la lotte. Et les croustades d’écrevisses en entrée.
    
    Il s’est incliné. Éloigné.
    
    – Ça se voit pas… J’ai bien regardé. Ça se voit pas du tout.
    
    – Quoi donc ?
    
    – Il a une cage.
    
    – Une cage ?
    
    – Ben oui ! De chasteté. Faut pas vous faire un dessin quand même ! Et c’est Romaine qu’a la clef. Évidemment. Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce vous avez à me regarder comme ça ? Ça existe, hein ! Faut sortir un peu de temps en temps…
    
    C’est Alexis qui nous a apporté l’entrée. Avec un petit sourire de connivence.
    
    – Elle dit que c’est trop génial. Parce que, tant qu’elle l’a pas déverrouillé, il peut pas jouir, le pauvre. Il peut même pas bander. Et il pense qu’à ça. Il est prêt à tout pour ça. À tout te promettre. À tout te donner. Gicler. Il a plus que ça en tête. Gicler… Gicler… Gicler… « Mais c’est toi qui décides quand. Qui décides comment. Il est à ta merci. Tu es toute puissante. Et il adore ça. » Elle aussi. Et pas qu’un peu. Ça se sent. Ça se voit.
    
    Il s’est approché. En naviguant entre les tables.
    
    – Tout va comme vous voulez ?
    
    Ça allait, oui. Merci.
    
    Elle l’a regardé s’éloigner.
    
    – Vous ...
    ... savez ce qu’elle pense, Romaine ? Que moi aussi, je pourrais vous la mettre en cage, si je voulais. Que vous vous laisseriez faire. Parce que j’ai complètement pris l’ascendant sur vous.
    
    Je n’ai pas cillé.
    
    – Je sais pas si c’est vrai, mais je crois pas que j’aurais vraiment envie de vous l’enfermer en fait. Enfin, si, dans un sens. Si, bien sûr que si ! Évidemment ! Mais dans un autre, j’aime trop ça vous surprendre à bander toute la journée. Pour moi, oui, ça, bien sûr. Pour d’autres nanas également. Et aussi pour des trucs dont il me serait jamais venu à l’idée qu’un mec, il puisse l’avoir en batterie pour ça. Alors vous l’emprisonner ? Ben oui, mais je pourrais plus vous déchiffrer ce que vous pensez et ce que vous ressentez dessus. Ce serait bien trop triste. Frustrant.
    
    Il est encore revenu, le patron. Au dessert.
    
    – Elle vous a parlé, Romaine ?
    
    – Oui.
    
    Il avait le regard fuyant.
    
    – Alors ce qu’elle voudrait… Enfin ce qu’elle aimerait… C’est que vous veniez… Que vous assistiez tout-à-l’heure à… à mon… à ma…
    
    – Libération.
    
    – Voilà, oui.
    
    – Sinon ?
    
    – Ben, sinon…
    
    – Elle aura pas lieu. Bon, mais on viendra. Promis. On viendra.
    
    Il lui a jeté un regard de reconnaissance éperdue.
    
    – Oh, merci. Merci.
    
    * *
    
    *
    
    Romaine n’était pas laide. Elle n’était pas belle non plus. Pas du tout le genre de fille qui retient spontanément l’attention. Pas du tout le genre de fille, en tout cas, dont on irait soupçonner qu’elle mène son patron à la ...