Retour à Paris - Histoires de Sexe

Retour à Paris

... de se retrouver nue à faire ses ablutions dans son bureau. En y réfléchissant, ce n’est pas plus bizarre que de s’y faire tringler trois heures de rang. Elle entend du bruit dans le secrétariat et quelqu’un essaie d’ouvrir la porte. Elle se fige. Heureusement, Valériane a eu la riche idée de la fermer à clef. Dix minutes plus tard, celle-ci revient. Anne enfile la robe, qui est seyante et à sa taille. Valériane lui explique que comme elles font la même taille, elle l’a essayée pour ne pas risquer de se tromper. Seul bémol, mais elle se garde d’en faire le reproche, pour porter sans slip, un poil plus long n’aurait pas été un luxe.

Les deux jeunes femmes nettoient sol et bureau, puis Valériane, rapporte le matériel dans le placard où elle l’avait pris, non sans le rincer d’abondance. Durant ce temps, Anne rumine et repense à d’éventuels bavardages de Bernard. Elle se fait un tel cinéma qu’elle finit par se persuader que dès le lendemain tout le monde saura. Sur une impulsion, elle prend son téléphone et l’appelle :

— Monsieur Lemua, pourriez-vous venir ?
— Bien sûr, Madame la directrice. J’arrive.

Il est surpris. Depuis qu’il avait quitté le bureau, il se demandait quelles seraient les conséquences de ce qui s’y était passé. Il pensait que la jeune femme l’éviterait comme la peste, voilà qu’elle l’appelle. Quand il arrive, la secrétaire répond :

— Entrez.

En le voyant, elle s’écrie :

— Que venez-vous faire ici ?
— La directrice m’a demandé de ...

... venir.

Elle n’en croit pas ses oreilles. Pourquoi Anne le fait-elle revenir ? Elle fonce dans le bureau :

— Lemua est là. Il dit que c’est toi qui l’as appelé.
— C’est vrai.
— Pourquoi ?
— Pour être sûr qu’il n’aille pas bavarder.
— Tu es folle. Il est chiant, mais ce n’est pas le genre. Veux-tu que je lui dise de partir ?
— Oui… euh… Non, attends. Je vais le recevoir.
— C’est toi qui vois.

Bien que persuadée que c’est une mauvaise idée, elle obéit. Elle retourne dans son bureau :

— Madame la directrice vous attend.
— Merci.

Il entre :

— Madame la directrice ?

Cela fait un curieux effet à Anne de se faire appeler Madame par un homme avec qui il n’y a pas une heure elle baisait comme une enragée. Maintenant qu’elle est en face de lui elle n’est plus très sûre de ce qu’il faut faire et dire :

— Euh… Eh bien… C’est au sujet de…
— La vente aux enchères.
— Euh… pas seulement, de ce qui s’est passé entre nous.
— Je vous écoute.
— Je compte sur votre discrétion…
— Pour qui me prenez-vous ? répond Bernard furieux.

Anne se rend compte de l’impair qu’elle vient de commettre. Valériane avait raison, ce n’est pas son genre. Pour une fois elle ne sait trop quoi dire, elle bredouille :

— Je… Je… suis désolée. Pardonnez-moi, je suis perturbée.

Malgré ce mea culpa, il est ulcéré. Comment peut-elle imaginer que, malgré leurs différends, il puisse… C’est alors qu’une question lui vient à l’esprit. Si maintenant qu’elle est enceinte, en la touchant, est-ce que ça ...