Retour à Paris - Histoires de Sexe

Retour à Paris

... pudeur. Que tu me trompes, j’aurais pu le comprendre, mais que tu me ridiculises en plus, ça je ne puis le pardonner. À combien s’y sont-ils mis pour te mettre dans un état pareil ?
— Un seul, Bernard.
— Bernard ! Tu me prends pour un idiot. Comment aurait-il te couvrir de foutre ainsi ?
— Je te jure.
— Ouais, admettons. Ainsi tu as un petit goût de revenez-y avec lui. Eh bien tu vas pouvoir le rejoindre, tu vas prendre tes cliques et tes claques et dégager d’ici. C’est dorénavant avec mon avocat que tu auras à faire pour le divorce.
— Il n’y aura pas d’autre fois.
— Il fallait y réfléchir avant. Maintenant, tu dégages.

Tout en parlant, il a sorti son portable et pris des photos de sa peu présentable épouse. Elle continue d’essayer de l’amadouer. Exaspéré, il lui assène une claque avec une force dont elle ne l’aurait pas cru capable. Elle a l’impression d’avoir la tête dévissée :

— J’ai dit tu dégages. Arrête de discutailler avant que je ne m’énerve vraiment.

Elle éclate en sanglots.

— Les pleurs ça ne marchera pas non plus. Habille-toi et pars tout de suite. Ta vue m’insupporte.

Elle comprend qu’il faut mieux obtempérer. Elle va se laver et prépare ses valises. Comme il trouve qu’elle ne va pas assez vite, il lui dit :

— Tu reviendras demain chercher le reste de tes affaires. Mon avocat sera là pour vérifier que tu ne prends bien que ce qui t’appartient.

Il claque la porte derrière elle après lui avoir confisqué son trousseau de clefs. Sur le ...

... trottoir, elle se sent perdue. Où va-t-elle dormir ce soir ? Elle pense un instant à Bernard, mais juge préférable de retourner chez son grand-père. Elle l’avertit de son arrivée, puis appelle un taxi. De son côté, Bernard après sa fuite est rentré chez lui apaisé. Il se détend dans un fauteuil, quand le téléphone sonne. Il décroche :

— Bonjour.
— Bonjour. C’est Marion. Je m’inquiète, tu ne donnes pas de nouvelles.

Bernard se maudit. Avec tous ces évènements, il a oublié de téléphoner à la sœur de son ami, au moins pour la remercier pour le livre sur Louis XI. De plus, il s’entend bien et même très bien avec elle. Malgré leur différence d’âge, elle a le même âge que Cécile, et malgré la mauvaise expérience avec cette dernière, il n’était pas loin de se décider à voir leurs relations passer à un autre stade. Il est heureux qu’il ne l’aie point fait. Avec cette histoire rocambolesque, il n’ose imaginer ce qui serait arrivé s’il avait vécu en couple. Il se ressaisit et répond :

— Marion. Excuse-moi, je suis impardonnable. Je suis encore un peu perturbé et je ne t’ai pas encore remerciée pour livre sur Louis XI. Il est passionnant et apporte un autre éclairage par rapport à ceux de Jean Favier ou Paul Murray Kendall.
— Ne t’excuse pas. Je comprends que tu aies été chamboulé par ta perte de conscience. J’ai aussi lu le livre et j’ai aussi trouvé que son approche est différente.

À partir de là, il s’engage dans une longue conversation sur ce qu’ils ont retiré de cette ...