1. COLLECTION JEUNE – VIEUX. Le cerisier (1/1)


    Datte: 12/10/2018, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: CHRIS71, Source: Hds

    Ma vie de femme a commencé un joli jour du mois de juin, au moment de la cueillette des cerises.
    
    • Julie, tu m’as toujours proposé de venir m’aider depuis que ma femme est décédée, c’est le cas aujourd’hui, pourrais-tu venir en début d’après-midi cueillir mes cerises, elles sont mûres à point.
    
    • Oui, monsieur Léon, j’aurais plaisir à vous rendre service, je me souviens du temps de votre femme, vous nous donniez tout le temps des sucettes, nous en raffolions.
    
    C’est ainsi que l’après-midi, je sonne chez lui, un petit moment et il ouvre.
    
    • Merci d’être là, Julie, je vois que tu profites du soleil, tu portes un joli maillot de bain, regarde-moi, je suis tors nu et en short avec mes tongs, j’étais sur mon transat au bord de ma piscine.
    
    • Vous êtes-vous déjà baigné ?
    
    • Non, je rêve en regardant l’eau, Jennifer en cette période aurait déjà plongé, je l’ai vu se baigner dans le torrent en Haute-Savoie, en plein hiver avec notre ami Nicolas, l’eau était à moins de 2°.
    
    • Vous me charriez, monsieur Léon, moins de 2° en plein hiver, c’est un coup à attraper la mort.
    
    • Ça été le cas, il y a cinq ans, mais c’est une leucémie qui l’a ratatiné en quelques semaines.
    
    Dis-moi, tu es en vacances.
    
    • Oui et non, oui, car j’ai passé mon Bac, mais je l’ai loupé et non, car j’arrête d’étudier, je cherche du travail même des ménages.
    
    • C’est pour cela que tu as accepté de cueillir mes cerises, si tu veux gagner quelques euros pour sortir en boîte maintenant que tu ...
    ... es majeur depuis la semaine dernière, au travail, j’ai placé l’échafaudage qui va te permettre de monter jusqu’à plus de quatre mètres.
    
    • Vous pourriez les cueillir vous-même monsieur Léon !
    
    • Je vais être franc, j’ai le vertige depuis tout petit, j’ai cueilli celles à ma hauteur, mais je suis incapable à récupérer les plus hautes, c’est bête, mais c’est ainsi, on est fait comme la nature le choisit.
    
    • J’ai toujours vu de la fenêtre de ma chambre, votre cerisier, comment faisiez-vous les autres années ?
    
    • Avant, c’était Jennifer qui les cueillait, depuis cinq ans que je suis seul, elles pourrissaient sur l’arbre, cette année, j’ai pensé à ta proposition et comme j’ai eu la chance de te croiser, tu es là.
    
    • Je me mets au travail, remettez-vous sur votre transat, nous les jeunes, il faut savoir aider nos anciens.
    
    • Surtout, quand ils sont généreux.
    
    Je monte sur l’échafaudage, il est sur des roulettes et au bout de deux heures, j’ai cueilli plusieurs sacs de supermarché de cerise.
    
    • Julie, viens boire une orangeade, je vais en chercher dans mon frigo à moins que tu préfères une bière comme moi.
    
    • Oh ! monsieur Léon, pas d’alcool, il faut que je finisse le dernier sac et le dernier coin de cerise.
    
    Il va chercher les boissons, le temps que je descende, il se rallonge sur sa chaise longue.
    
    • Tu es en maillot, je vois que tu es en sueur, un bain te ferait plaisir !
    
    • Non, monsieur Léon, merci.
    
    • Assieds-toi sur l’herbe, près de moi, si nous ...
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