1. Chakras


    Datte: 26/09/2018, Catégories: fh, fplusag, fagée, jeunes, couleurs, asie, frousses, médical, religion, bizarre, Oral fist, fdanus, Humour Auteur: Radagast, Source: Revebebe

    ... C’est uniquement sur l’insistance de mon neveu, le procureur de la République, que j’ai daigné vous recevoir. Vous vous occuperez du jardinage et de menues réparations dans les bâtiments. Vous prendrez vos repas à ma table, en compagnie de mon assistante, mère Julie des Anges. Je vous interdis d’entrer en contact avec le reste de notre congrégation.
    — Bien, Madame.
    — Je préfèrema Mère.
    — Bien, ma Mère.
    — Vous dormirez dans une chambre inoccupée ; vous y ferez vos ablutions. Vous trouverez de l’outillage dans les dépendances. Je vous invite à venir prier avec nous lors des mâtines et des vêpres pour expier vos péchés.
    
    Jacques Hun commença son travail, sans enthousiasme, mais sans réticences non plus. Bien entendu, bien que ce lui fût formellement interdit, il croisa des nonnes et d’autres religieuses, certaines fort appétissantes. Mais il restait sérieux : il purgeait une peine, tout de même, et ne tenait pas à aggraver son cas.
    
    Lors de sa seconde nuit au couvent, il se déroula des faits étranges et mystérieux au cours de cette nuit profonde et noire, nuit où mère Julie des Anges arriva fort essoufflée dans le bureau de la supérieure.
    
    — Ma Mère, sœur Bénédicte souffre le martyre ; son arthrose vient de se réveiller et le docteur est absent.
    — Qu’elle prenne ses anti-inflammatoires.
    — Elle n’en a plus.
    — Qu’elle prie.
    — Elle ne fait que ça depuis deux heures, sans résultat. Alors je me suis dit que…
    — Il n’en est pas question !
    — Ma Mère, si Dieu l’a placé ...
    ... ici, c’est qu’Il avait ses raisons.
    — Bon, cela ne m’enchante guère, mais nous ne pouvons la laisser souffrir. Mais une seule fois ; et uniquement sœur Bénédicte.
    — Cela va de soi.
    — Allez chercher monsieur Hun, réveillez les autres ; nous allons prier ensemble pour leurs âmes.
    
    Sœur Bénédicte arriva à l’infirmerie, aidée d’une nonne et appuyée sur sa canne. Rondelette, la cinquantaine bien entamée, elle n’en menait pas large : elle connaissait la réputation de son vis-à-vis.
    
    Allongée nue sur le lit, la sœur priait les divers saints du calendrier, y compris Saint Dicat et Saint Zanneau.
    
    Devant la douleur ressentie par la religieuse, Jacques Hun décida de lui faire la séance de choc. Il se fit apporter ses huiles essentielles ; il dut remplacer l’huile de jojoba par de l’huile d’olive, meilleure au palais. Tout y passa ; tous les chakras furent sollicités. Aussi, lorsqu’il introduisit un doigt dans le Tabernacle, elle poussa un grand :
    
    — Ahhh…
    — … lléluia ! continuèrent toutes les religieuses agenouillées dans la chapelle,
    
    Lorsqu’il visita la Sacristie, sœur Bénédicte lança un grand :
    
    — Hooo…
    — … sanna au plus haut des cieux ! répondirent les autres.
    
    Quand la Mère supérieure vint aux nouvelles, sœur Bénédicte gisait sur le lit, jambes écartées, le visage extatique.
    
    — Je ne souffre plus…
    
    Jacques Hun prit à part mère Marie-Ursule.
    
    — La crise est passée, mais je crains qu’il ne faille plusieurs autres séances.
    — Vous êtes sûr ?
    — Oui.
    — Si ...