1. La vérité qu'il faut cacher


    Datte: 25/09/2018, Catégories: nonéro, délire, fantastiqu, sorcelleri, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... tentaient de fuir ou de s’abriter derrière leur crucifix se retrouvèrent la gorge tranchée, la tête arrachée, la poitrine fendue. Une odeur de sang, de pisse et de merde ne tarda pas à empuantir la salle encore si paisible quelques secondes auparavant.
    
    Tournant la tête à m’en faire mal, je pus voir Duverger, les mains sur l’estomac, tentant d’empêcher ses viscères de se répandre sur le sol. Puis vint mon tour… La Bête s’approcha de moi et me regarda un instant avant de pousser un cri obscène et démoniaque. De l’une de ses griffes, elle trancha mes liens et j’entendis alors une voix résonner dans ma tête :
    
    — Grimpe sur mon dos et accroche-toi à mon cou.
    
    J’obéis, comme dans un cauchemar. Elle était recouverte d’un sang visqueux qui me donna immédiatement la nausée. À peine m’étais-je installé qu’elle prit son envol et que nous nous retrouvâmes très haut dans le ciel. Malgré l’altitude, je n’avais pas froid. Je crois même que j’avais la fièvre… La chaleur du corps de la créature ajoutée à l’odeur du sang et l’effroi du vertige me firent à nouveau perdre connaissance.
    
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    Lorsque je revins à moi, j’étais couché dans l’herbe d’un pré. La Bête se tenait près de moi, et (mais sûrement était-ce le délire) je crus lire comme une forme de tendresse dans ses yeux ...
    ... blancs. Elle me tendit un petit objet de bois d’environ cinq centimètres de long, et la voix résonna à nouveau :
    
    — Pour appeler, en cas de besoin.
    — Mais… qui êtes vous ?
    — Personne. Je suis un serviteur du Tout-en-Un.
    — Yog-Sothoth… Mais… pourquoi ?
    — La guerre vient de commencer, et quelqu’un a fait un pacte avec Lui. Ta vie contre votre aide, à Lui et à toi.
    — Qui ça, « Lui » ?
    
    Mais la créature reprit son envol et disparut de ma vue en moins de trois secondes. Je regardai alors l’objet qu’elle m’avait laissé. C’était une sorte de sifflet assez rudimentaire, avec une inscription gravée sur le côté. Je dus chausser mes lunettes pour pouvoir la déchiffrer : « Pour Papa ». Pris de terreur à nouveau, je sortis mon portable et appelai mon fils. Il décrocha immédiatement :
    
    — P’pa, tu vas bien ? Tu es où ?
    — Où, je n’en sais rien. Mais toi, qu’as-tu fait ?
    — J’ai eu un nouveau rêve, un rêve éveillé, cette fois. Tu étais prisonnier des adorateurs de Cthulhu qui voulaient te sacrifier. Alors…
    — Alors quoi ?
    — Alors j’ai tenté une invocation décrite dans le livre. Yog-Sothoth est le dieu des sorciers et celui des magiciens. J’ai passé un pacte avec lui afin que tu sois sauvé.
    
    Sauvé… Oui, je l’étais. Mais pour combien de temps, et à quel prix ?
    
    Nous le saurions bientôt… 
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