1. Business Meeting (8)


    Datte: 13/09/2018, Catégories: Gay Auteur: NuggetTender, Source: Xstory

    Ces aventures furent les plus marquantes de mes années d’études. Le reste ne fut que la répétition plus ou moins réussie de ces expériences excitantes. Tantôt blondes, tantôt rousses, tantôt brunes, je collectionnais les conquêtes sans parvenir à imaginer une vie à deux. Dès qu’une petite amie me parlait appartement, vacances ou « présentation aux parents », je m’enfuyais. Le divorce de mes parents désormais entériné, je ne parvenais pas à me convaincre que j’avais aussi droit à une vie bien rangée. Les images d’Épinal du cocon familial me correspondaient autant que des paillettes dans les cheveux d’un Hell’s Angel. C’est d’ailleurs toujours le cas, mais nous en reparlerons sans doute une autre fois.
    
    Je sortis donc de l’université un diplôme de droit en poche et une vie sexuelle déjà bien remplie. Sans doute les deux seuls avantages de ces années. J’avais depuis longtemps enterré mes rêves de barreau ; il avait suffi d’un stage pour me convaincre que je n’étais pas fait pour la toge ni les prétoires. Par contre, mes connaissances en droit international attirèrent quelques recruteurs. Des propositions que j’écartai rapidement d’un revers de la main, tant elles ne m’assuraient aucune autonomie. Mais le premier virage de ma carrière professionnelle ne tarda pas à se profiler à l’horizon.
    
    Je reçus, début août, une enveloppe dont le logo fit bondir mon cœur. Van Plaatsen, Higgins & Porter Inc. Amsterdam. J’ouvris l’enveloppe et découvris une lettre manuscrite. Le papier à ...
    ... en-tête était de grande qualité, légèrement gaufré, laissant sur mes doigts une sensation de douceur et de force à la fois. L’écriture était soignée, masculine ; l’auteur avait probablement rédigé le courrier avec un stylo à plume. Elle était signée de la main même de Dirk Van Plaatsen, le fondateur, la légende. L’homme qui avait construit un empire en dix années seulement. Il m’invitait, à ma meilleure convenance, à le rencontrer au siège d’Amsterdam. Il me suffisait de contacter sa secrétaire, qui gérait son agenda. À le lire, il savait que mes stages avaient été une réussite. Il laissait l’impression d’avoir lu mon mémoire. Il écrivait que mes connaissances en droit international seraient d’une grande utilité à lui-même et ses associés.
    
    Encore sous le choc de son courrier, je ne tardai pas à prendre rendez-vous et à réserver mon train pour Amsterdam.
    
    Par chance, l’agenda de Dirk Van Plaatsen était du genre léger durant l’été. La secrétaire m’expliqua au téléphone qu’il en profitait pour mettre de l’ordre dans ses dossiers et boucler certaines tâches moins importantes. Elle me précisa que c’était une bonne chose qu’il m’ait contacté en août : j’allais avoir plus de temps pour défendre mon cas. Elle me dit enfin qu’il avait l’habitude de prendre ses décisions d’engagements après un seul rendez-vous. Traduction : ça passait ou ça cassait, me concernant.
    
    Van Plaatsen, Higgins & Porter Inc. VPHP, pour les intimes. Je n’en revenais toujours pas. La renommée de ce bureau ...
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