1. Dans ce monde et dans l'autre


    Datte: 24/07/2023, Catégories: fh, religion, bateau, Oral pénétratio, fsodo, confession, fantastiqu, Auteur: Pericles, Source: Revebebe

    ... est bonne, de l’autre côté du Styx, chaque mort est conduit vers un endroit différent, selon la vie qu’il ou elle a menée sur terre, non ?
    — C’est exact, Madame, répond le petit homme, et j’admire votre érudition. Les morts, quand ils ont passé l’Achéron vont soit vers les Champs-Élysées, que gouverne Rhadamanthe, le lieu où les âmes vertueuses séjournent temporairement avant d’être réincarnées, soit dans la prairie de l’Asphodèle, au pied des palais d’Hadès et de Perséphone, où séjournent la plupart des morts, ceux qui n’ont commis ni crime, ni action vertueuse, patientant éternellement en une existence in-substantielle et sans objet. Soit, enfin vers le Tartare, le lieu qui renferme les criminels et où ils expient leurs fautes, punis éternellement par là où ils ont péché.
    — Et quand sait-on où l’on va ?
    — Patience, Madame ! Charon le nocher, lui, le sait et il va vous conduire d’ici peu là où il est dit que vous devrez aller. Moi, je ne suis qu’un passeur, je ne sais rien de plus. Tenez ! Le voilà ! Toujours ponctuel, ce bon vieux Charon…
    
    Sur la surface paisible du Styx, une grande barque approche où je peux voir un homme grand debout à sa poupe, tenant entre ses mains une longue rame, du type de celles qu’utilisent les Vénitiens.
    
    Phlegyas reprend la parole :
    
    — Allez le voir, Madame. Il est temps, je vais bientôt recevoir d’autres gens à faire passer.
    
    Où ce Charon va-t-il m’emmener ? me demandai-je.Il faut que j’arrive à le charmer pour être sûre d’éviter ...
    ... le Tartare. Allez ! Tête haute, poitrine en avant, je suis la Marquise de Brinvilliers après tout. Je ne vais pas laisser un vulgaire batelier me priver de ma glorieuse destinée…
    
    Et je m’avance vers la barque. D’après ce que j’en avais lu, Charon est censé être un vieillard à l’aspect revêche, sale et peu conciliant. Mais l’homme qui est devant moi… Quel homme ! Grand, les muscles saillants, il n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. Ses bras nus et sa poitrine brillent comme s’ils étaient enduits d’huile, une somptueuse crinière d’or couronne sa tête magnifique à la mâchoire ciselée, et le tout donne la plus héroïque des silhouettes.
    
    — Êtes-vous Charon ? demandai-je en essayant de prendre ma voix la plus charmante.
    — C’est moi.
    
    Et sa voix. Mon Dieu, sa voix ! Profonde, riche. C’est simple, en trois mots, il a enflammé le nid douillet entre mes cuisses. Il faut que je me reprenne, c’est vital.
    
    — Voulez-vous m’emmener de l’autre côté ?
    
    Je bas des cils et m’autorise un petit sourire mutin. Cela m’a toujours donné ce que je voulais !
    
    — Avez-vous de quoi payer ? me répond-il, son regard s’attardant sur les renflements de ma poitrine
    
    Suivant son regard, je me rends compte que je ne suis plus habillée de la robe de bure que j’avais pour mon exécution, mais d’une jolie tunique. Et je porte à nouveau les bijoux que j’avais au quotidien.
    
    — Eh bien, j’ai ça, dis-je en retirant la bague que j’ai à l’index de la main droite.
    
    Ce magnifique rubis m’avait été ...
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