Un retour chaleureux (1)
Datte: 23/07/2023,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Robin3538, Source: Xstory
... celui de Flora. Cependant, ce n’était pas la fatigue qui marquait les si beaux traits d’Anne, mais une sorte de résignation teintée de tristesse qui attira mon attention. C’était la seule de mes collègues à ne pas être en uniforme, car elle n’était pas infirmière, mais psychologue. Malgré cette différence de fonction, la jeune femme venait souvent partager un café avec nous en raison de son très bon caractère qui la rendait très appréciée de notre équipe. Habituellement douce et joviale, sans pour autant être extravertie, je ne l’avais encore jamais vue avec un tel masque de résignation et me promis de l’aborder pour lui demander des nouvelles dès que nous aurions un peu de tranquillité.
Sans montrer mon inquiétude à son égard, je la regardai passer sa main gauche marquée d’une alliance dans ses longs cheveux bruns retenus par une queue-de-cheval, révélant son visage au teint clair. Elle avait d’épaisses lèvres et de grands yeux bruns d’une intensité rare et de beaux seins mis en valeur dans la robe verte qu’elle portait ce jour-là. Si nous n’étions pas non plus très proches, nous prenions souvent le temps de discuter à la fin de ses heures de travail si les patients réclamaient peu d’attention et j’avais appris à apprécier toutes les qualités de la psychologue.
Quand elle finit par remarquer que mon regard s’attardait tout de même sur elle, Anne m’adressa un petit sourire qui devait vouloir se montrer rassurant, mais qui ne fit que renforcer ma détermination à aller ...
... lui parler en fin de journée. En attendant, le devoir ne tarda pas à nous appeler quand une paire d’internes déboula dans la petite pièce avec une charge de demandes diverses à nous adresser. Tandis que Flora finissait enfin son café pour prendre la direction des vestiaires, mes collègues répondirent aux questions des futurs médecins, alors que je me dirigeais vers le tableau qui indiquait les divers patients occupant actuellement les lits dont j’avais la charge.
La journée fut particulièrement active, si bien que je ne pus prendre une courte pause que passé dix-huit heures. Profitant du calme qui s’installait enfin dans les couloirs à l’approche de la nuit, je me dirigeai vers un escalier de secours voisin avec un sandwich à la main, dans l’espoir de m’y réfugier pour manger en paix. Généralement, plus personne n’empruntait ces marches à cette heure, surtout au douzième étage, si bien que je réprimai un sursaut quand je découvris une silhouette assise non loin de la porte que je venais d’ouvrir.
— Anne ? Tu es encore là à cette heure ?
La jeune femme releva subitement les yeux de son téléphone qu’elle examinait avec un air perdu et ne cacha pas assez vite la tristesse qui transparaissait de son regard. Comprenant qu’il ne servait à rien de faire semblant d’aller bien, je sentis un élan de crainte me traverser quand je vis une lueur dans ses yeux, signe que les larmes étaient proches.
— C’est rien ! Se força tout de même-t-elle à dire, quelques soucis à la maison, ...