La découverte
Datte: 12/09/2018,
Catégories:
fh,
couple,
religion,
amour,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
entreseins,
Oral
jeu,
init,
délire,
Humour
initiatiq,
Auteur: Olaf, Source: Revebebe
Ce texte fait suite au n° 11491, qui se terminait par :
Comme tous les jours et toutes les nuits depuis qu’elle est partie, une bougie est allumée. Son homme « à jamais », a-t-elle dit. Je sens une boule de feu au fond de mon ventre. Je ferme les yeux, et je la revois comme je l’avais découverte, les cuisses écartées, le plaisir à fleur de peau, si seule.
J’aimerais rester éveillé, l’entendre s’approcher de ma porte, si tel est son choix. Mais les émotions qui m’ont assailli au cours de la journée ont rapidement raison de moi. Je m’endors malgré ma position inconfortable et le désir d’elle qui ne me lâche plus.
On dit que les rêves se produisent au cours des dernières minutes de sommeil. Celui que je fais est pourtant si intense que j’ai l’impression d’y avoir été plongé toute la nuit. C’est bien sûr d’elle dont il est question, d’un bout à l’autre. Même si le personnage central semble être un homme que je ne connais pas.
Au début, il est debout dans une clairière, torse nu. Dans la main gauche, il porte un grand arc asymétrique, probablement conçu pour la pratique d’une discipline orientale. Dans sa main droite, il tient deux flèches pointes en bas. L’homme est âgé, mais semble encore vigoureux. Mince et musclé, il se tient droit, immobile, totalement imperméable aux pèlerins qui passent à côté de lui et le regardent comme un égaré. Certains vont même jusqu’à lancer des quolibets, comme si cette pratique exotique sur le bas-côté d’un chemin de pèlerinage ...
... chrétien représentait une entorse insupportable à la bonne marche des choses.
Ses yeux fixent un point juste en avant de lui, mais c’est au-dedans qu’il regarde. À cet instant, Marine sort de la forêt et se dirige vers lui. La robe qu’elle porte accentue l’harmonie de ses mouvements et laisse deviner des formes généreuses. Elle est troublante de féminité. Tout dans sa manière d’agir laisse supposer qu’elle connaît l’homme, qu’ils n’ont peut-être même déjà plus de secrets l’un pour l’autre.
Elle s’approche. À quelques mètres de lui, respectueuse de ce qu’il se prépare à faire, elle attend en le regardant avec tendresse. Sortant de sa torpeur, sans accorder toutefois d’attention à sa présence, l’homme enchaîne une série de mouvements lents et amples. Cela tient à la fois du rituel méditatif et du maniement d’une arme symbolique, en une alternance de tensions et de développements, de concentration et de légèreté.
Après une courte pause, il élève l’arc et les flèches, écarte les bras et tend la corde. Il paraît soudain beaucoup plus grand. Apparemment sans effort, il se déploie encore un peu plus, comme un oiseau ouvre ses ailes. Quelques secondes après l’aboutissement du geste, alors que l’homme reste immobile en pleine extension, la flèche se détache d’un coup de l’arc.
Cet infime instant qui a précédé la séparation se grave au fond du cœur de la femme. Comme si ce qu’elle ressent pour l’homme lui permet d’en percevoir les détails les plus secrets, l’essence même. Car il ...