Une étrange enquête - Histoires de Sexe

Une étrange enquête

... recouvre d’une veste fourrée et l’emporte dehors.

— Ma voiture est garée non loin d’ici, je vais vous ramener chez vous.
— Plutôt à mon cabinet, ce taré a emporté mes clefs en même temps que mes vêtements. Je vais demander le double au gardien.

La nuit est encore noire mais une légère lueur pointe à l’horizon, signe que l’aube approche.

Sur les indications de sa passagère, il s’arrête devant un bel immeuble cossu. Sur la porte d’un des appartements est fixée une plaque :

Cléophée Sagard

Psychiatre-Psychologue

Diplômée de la faculté de médecine de Strasbourg

— Voilà, je vais pouvoir me changer et récupérer les clefs de mon appartement.
— Simple précaution, changez les serrures de votre cabinet et de votre maison. Ce taré est capable de vous causer des ennuis.
— Merci, je n’y manquerai pas.

Ils se quittent, elle lui rend sa veste, sa dernière vision étant celle d’un très joli postérieur en forme de cœur.

Six mois plus tard

Après s’être passé les mains au gel hydro-alcoolique et au savon liquide et dégusté une tasse de thé, Cléophée Sagard s’apprête à recevoir son dernier patient de la journée. Un certain Maurice Leblanc, envoyé par un collègue généraliste.

Lorsque le dénommé Maurice Leblanc pénètre dans le cabinet elle est victime d’un étourdissement et doit se tenir à un fauteuil. L’inconnu, celui qui lui a fait subir les pires agréables tourments, se tient devant elle.

Aphasique, elle lui indique un siège de la main et s’affale dans son ...

... fauteuil, derrière son bureau.

— Je suis venu vous voir pour plusieurs raisons, aucunement médicales.
— …
— Tout d’abord ceci.

Il dépose sur le bureau une série de photos à la limite de la pornographie. On y voyait une jeune femme rousse enchaînée nue sur un lit. Cléophée se sent de plus en plus mal, car aucun doute possible, il s’agit bien d’elle sur ces immondes clichés.

— S’il s’agit d’un chantage…
— Je vous arrête de suite, je ne veux pas vous faire chanter et je vous offre ces photos, en guise de gage de paix et de demande de pardon pour ce que je vous ai fait subir sur ce lit.
— Mais alors…
— Vous m’imaginez en Arsène Lupin, alors que je serais plutôt un Philipp Marlow.
— ?
— Je suis un détective privé qui travaille presque à plein temps pour un célèbre cabinet d’avocats, Maîtres Domi Dupon et Charlie Moretti, affaires pénales et familiales.

Elle secoue la tête, dépassée par les évènements.

— Mes employeurs s’occupent d’une cliente qui désire divorcer, suite aux infidélités de son mari, le Dr Simon Housse.

À l’énoncé de ce patronyme, le visage de la psy se chiffonne.

— Ce cher chirurgien esthétique accumule les conquêtes, fait pousser des cornes de zébu à son épouse mais cette dernière en a eu marre et a contacté mes employeurs pour monter un dossier. C’est là que nos routes se sont croisées, je me suis intéressé à cette résidence secondaire et vous ai trouvée en fâcheuse posture.
— Savez-vous pourquoi il est si brusquement parti ?
— Oui. ...