Hétéro Bi Curieux (2) - Histoires de Sexe

Hétéro Bi Curieux (2)

En tout homme candauliste ou complaisant, faut-il imaginer qu’un bisexuel sommeille, qui n’ose pas toujours se l’avouer ?...

Une seule séance d’entretien vérité avec madame Carnetti, et j’en étais là de mes cogitations. Parti d’une histoire de fantasme où j’étais fait cocu, je pouvais indirectement apaiser ma tentation personnelle, assez peu avouée d’aller faire un tour du côté bisexe. Par quelque bout qu’on prenne le problème, et ce sans mauvais jeu de mots, il me fallait bien admettre que j’avais en moi une envie assez concrète d’un sexe d’homme tendu.

Ce n’était pas vraiment pour moi une découverte. J’avais eu dans mes jeunes années une expérience en trio avec une copine et son mec algérien, que j’avais sucé sans problème. Plus tard, il m’arrivait de lever de temps en temps un beau travesti pas trop déglingué, pour une fellation express. Mais pas d’autres expériences réelles, sereinement assumées, et pouvant relever d’autre chose que d’un courant d’air. Honnêtement, l’envie n’avait jamais été affirmée au point d’en devenir douloureuse. Mais elle rôdait dans la coulisse. Manquait surtout le courage de me mettre en quête. D’oser vraiment m’y atteler.

À la deuxième séance, nous avons donc évoqué ce sujet avec madame Carnetti. Toujours en l’abordant par le biais des fantasmes, puisqu’à ce jeu j’étais une sorte de champion.

— Je peux m’imaginer habillé avec des dessous de femme. Pas des dessous sexy, plutôt ceux d’une ménagère standard, qui s’habillerait au Monop’ ...

... du quartier, ou en passant commande sur un catalogue de VPC. Un homme viril à l’hôtel me parle comme à une femme, il caresse mon soutien-gorge et mon porte-jarretelles ; il m’embrasse sur la bouche. Je m’occupe de son sexe et lui donne du plaisir. Il ne me sodomise pas.

— Une variante de ce fantasme : je suis encore à l’hôtel, mais cette fois avec un autre homme marié, amateur lui aussi de lingeries de femme. Il faut bien l’admettre, les « crossdressers » sont parfois très ridicules dans leurs harnachements. Et peut-être le suis-je aussi. Dans mon imaginaire, ce partenaire ne l’est pas, il parvient à me troubler. Nous prenons soin de nos sexes comme s’ils étaient deux sortes de clitoris. Nous jouons aux lesbiennes...

— Dans un autre fantasme de ce type, je rencontre deux hommes mariés dont l’un est travesti. Il joue le rôle féminin. L’autre est viril. Il joue le rôle de l’amant, ou du mari. Nous faisons une charmante partie tous les trois.

— Un jour, un duo correspondant à ce profil m’a écrit en réponse à une annonce que j’avais déposée. Ils avaient mis des photos, le travesti se faisait appeler Sabine, je crois. Il portait perruque, robe, bijoux, escarpins. Franchement, il était plutôt mignon. Et son copain homme convenait également. Ils étaient tous deux mariés à des femmes, ces jeux semblaient leur petit jardin secret, où ils m’invitaient. Je n’ai jamais compris pourquoi je n’avais pas réagi à leur prise de contact. Ou plutôt si, il me faut l’admettre : je suis un ...