1. Une autre vie commence. (15)


    Datte: 03/06/2023, Catégories: Hétéro Auteur: Faunus, Source: Xstory

    Contrairement à ce qu’il avait pensé, la rage qui l’habitait ne faiblissait pas. « Putain de merde ! Tu parles d’un con ! » Il venait de s’exclamer d’une voix forte. De voir l’air étonné des passants lui fit prendre conscience que contrairement à son habitude il venait d’utiliser un langage de charretier. Il se dit qu’il était temps de retourner à la banque. En pensant à sa femme, il prit conscience qu’il avait quitté la salle de conférence sans passer auprès d’elle. Il se déplaçait du même pas rapide, il se rendit compte qu’il avait parcouru une grande distance. Il lui fallut presque quinze minutes pour atteindre l’entrée de l’agence bancaire. Il était sorti en bras de chemise sans prendre le temps de passer sa veste. Il était dans une tenue plutôt négligée, ce qui l’incita à penser que cela justifiait l’étonnement des employés qu’il croisait.
    
    — Charles ! Où étais-tu passé ? Il y a un petit moment, j’ai entendu quelques éclats de voix. C’est la première fois que tu me montres un visage aussi renfrogné. Est-ce que ça va ?
    
    — Je suppose que l’information diffusée par radio caserne circule. Peut-être qu’une bonne âme est venue t’informer?
    
    — Radio caserne ? De quoi parles-tu ?
    
    — Pardon, je voulais dire radio bidasse. C’est une expression qui s’employait quand des informations non vérifiées circulaient dans la caserne. Comme le service militaire a disparu, l’expression disparaîtra.
    
    — Mon amour, respire et dis-moi ce qui te met en colère.
    
    — Oui ma petite ...
    ... chérie, mais pour l’instant, le mieux c’est de nous en aller. Je trouve l’air irrespirable.
    
    — Mais, il est un peu tôt et il y a encore...
    
    Charles prit la main de Josiane pour l’inciter à se lever et à le suivre. Tout en parcourant les couloirs, il affichait un visage fermé. Tout en marchant, en observant les visages croisés, il se dit que certaines informations avaient filtré. Si sa femme l’ignorait toujours pour l’instant, les autres avaient déjà eu des échos de l’échange tumultueux. Cette visioconférence resterait certainement dans les annales. Ce ne fut qu’une fois installé dans leur voiture qu’il embrassa tendrement Josiane. Jusqu’à cet instant, elle s’était bien gardée de lui poser d’autres questions. Une fois dans la rue et dans le flot de circulation, il poussa un soupir de soulagement.
    
    — Mon petit coeur, tu avais raison à son sujet...
    
    — Puis-je savoir de qui il est question ?
    
    — Cet homme est un abruti, un véritable goujat assorti d’un malotru.
    
    — Ha ha ha ! J’ai deviné, tu parles du PDG. Je ne l’aime pas du tout, dis moi, donc...
    
    — Ce sombre crétin allait employer des mots insultants en parlant de toi. Je l’ai empêché d’aller au bout de ce qu’il allait dire. Je l’ai interrompu au milieu de sa phrase.
    
    — Attention ! Freine !
    
    Charles immobilisa de justesse la Velsatis. Il ne s’en était fallu que de quelques centimètres pour qu’il percute le véhicule précédent. En regardant sa femme, il fit mine de s’essuyer le front. Maintenant, il avait hâte de se ...
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