Le Vieil Homme et la Mère - Histoires de Sexe

Le Vieil Homme et la Mère

... prévoyais de me livrer, cette fois consciente et participative, à un déshabillage encore plus savant qu’hier, devant l’objectif de votre appareil.
— Je suis heureux que vous ayez manifesté cette résistance héroïque à ma proposition. Cela prouve, une fois encore, que vous êtes une belle personne morale. En fait, j’ai toute confiance dans le discours non moins moral que m’a tenu Georges. Maintenant, si on veut garantir notre entrée en cas d’affluence, il faut décider. Voulez-vous passer la soirée avec moi à Histoires d’O ? Ou préférez-vous regarder le film d’Arte à la télé ? Avec ou sans moi à vos côtés ?
— Femme qui ne dit mot consent. Je reste donc muette, espèce de mâle alpha débauché.
— J’étais sûr que vous seriez d’accord, j’ai déjà fait réserver !

En quittant derechef le restaurant après dégustation d’une pêche Melba, nous sommes repassés devant la loge du concierge. Georges m’a interrogé d’un coup de menton. Je lui ai répondu en levant mon pouce dans sa direction.

Je suis excitée comme une débutante allant à son premier bal lorsque je rejoins ma chambre. Je vais vivre quelque chose de nouveau ! J’ai du mal à décider comment m’habiller pour cette première. Le problème majeur, c’est de trouver une petite robe d’été qui s’accorde avec les dessous sexy (bas et porte-jarretelles) dont JA m’avait dit, dans nos échanges de mails, raffoler, tout en restant dans le bon goût, sans avoir l’air d’une punk paumée, ou d’une gamine qui veut jouer à la femme fatale. Je crains ...

... qu’il ne fasse trop chaud pour les porter dans un lieu confiné même s’il est bien climatisé. Je décide finalement de ne pas mettre de soutien-gorge et de ne porter qu’un petit shorty noir à franges.

Le style BCBG n’a pas cours au bord de la Méditerranée, et encore moins là où veut m’emmener mon mentor. J’essaie les quelques robes que j’ai apportées, aucune ne me convainc. Je décide finalement de la jouer jupe de cuir noire, courte sans excès, caraco rouge moulant et sandales à talons compensés, car elles me font paraître plus élancée. Je vais devoir seulement faire attention en sortant du taxi ou en m’asseyant de ne pas trop en montrer. Tant pis pour les bas et le porte-jarretelles !

Je passe bien plus de temps que d’habitude devant la coiffeuse. Si je ne souligne mes yeux qu’assez légèrement, j’ai la main un peu plus lourde sur rouge à lèvres assorti à mon caraco. Ultime coquetterie : une barrette de velours carmin qui me donne un air espiègle.

Je regarde la pendule, JA m’attend, j’ai un bon quart d’heure de retard ! Je m’engouffre dans l’ascenseur, me rassure sur mon look dans sa grande glace. JA est là, souriant, à m’attendre dans le lobby. Je lui glisse d’un air complice :

— Désolée pour mon retard, je suis restée trop longtemps dans la salle de bain.
— Mais le résultat le justifie, me répond-il galamment en m’enveloppant du regard.

Me prenant par le coude de manière cérémoniale, il me conduit jusqu’au taxi qui nous attend. Je me concentre pour ne pas trop ...