Et pan, dans les dents !
Datte: 01/06/2023,
Catégories:
copains,
nonéro,
portrait,
délire,
Humour
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
Comment c’est arrivé ? Attendez que j’vous raconte. J’étais dans la cour, à l’endroit habituel, sous le panneau de basket, tranquille. Et j’l’ai vu débouler comme un malade, l’autre, avec sa mine des mauvais jours, et puis il s’est mis à me gueuler dessus, comme ça, aussi sec :
— Ouah, Régis, ce coup-ci, je vais t’péter les dents, sérieux !
— Hé dis-donc, t’as vu comment qu’tu me causes, là ?
— J’vais t’péter les dents, et puis te couper les couilles, aussi ! qu’il a fait.
— Ah ouais, eh ben essaie donc, pour voir ! Et pourquoi qu’tu me ferais ça, Nono, sans blague ?
— Je vais t’péter les dents rapport à Sabrina, figure-toi.
— Qu’est-ce que j’en ai à fout’, moi, de Sabrina ?
— Tu sais très bien de quoi que j’te cause. Parce que tu te l’es faite, Sabrina, fumier !
— Non, mais ça va pas la tête ?
— Ouais, les dents, les couilles et le cul aussi, tiens, je vais t’péter !
— C’est quoi ces conneries comme quoi je m’la serais fait, Sabrina ? C’est quoi ce délire ?
— FAITE !
— Quoi, faite ?
— Je m’la serais faite, pas je me la serais fait. Je cause français, moi, Ducon. J’ai de l’éducation. Le participe carré qui s’accorde avec l’hypoténuse, et tout le bordel…
— Qu’esse tu m’embrouilles, avec tes cochonneries ?
— C’est pas une glande, l’hypoténuse, ça n’a rien de pervers, qu’il a répondu en me repeignant une couche de son vernis je-sais-tout.
— C’est pas ça l’embrouille, Nono. C’est de la chatte à Sabrina, que j’te cause. Que je l’ai jamais vue, figure-toi. Ni ...
... fourrée, non plus.
— C’est pas ce qu’on dit.
— Parce qu’elle t’a dit ça, Sabrina ?
— Et encore quoi ? Tu la crois conne à ce point-là ?
— …
— Ouais, bon, d’accord, je reformule : tu crois qu’elle prendrait le risque de m’avouer ça ? La baffe qu’elle se mangerait…
— Tu lui péterais les dents, à elle aussi ?
— T’es con, ou quoi ? Tu crois que je la défigurerais, ma meuf ? Je suis un gentleman, moi, mec. À la limite, j’lui pèterais le cul.
— Ah bon, parce que ça, c’est délicat ?
— Mais non, mais non, patate, bien sûr, j’suis un grand sentimental, moi. Un doux, un poète. C’est juste que…
— Juste que quoi ?
— Rien, rien… Sans blague, Régis, tu m’le jures, que tu t’l’es pas faite ?
— Sûr.
— Sur quoi ?
— Sur la tête de ma mère.
— Bon, on va dire que je te crois. C’est bon pour une fois.
— Mais puisque j’ai rien fait, que j’te dis !
— Ouais, peut-être.
— Pas peut-être, sûrement ! Enfin, Nono, j’suis ton meilleur pote, ou pas ?
— T’es comme mon frère, Régis.
— Comme Kevin ? Ah ben j’te remercie du compliment…
— Mais non, pas comme mon abruti de frangin. Mieux que ça.
— Tout pareil pour moi. T’es comme mon brother, mon frère.
— Ça compte pas, t’as juste une sœur.
— Eh ben justement, ça tombe bien, comme ça c’est toi mon frère.
— Ouais, ouais, OK.
— Regarde-moi bien dans les yeux. Droit dans les yeux.
— …
— Tu crois vraiment que j’te ferais ça, tirer ta gonzesse ? Te faire pousser des cornes ? Franchement, tu t’imagines Sabrina vouloir se taper un mec comme moi ? ...