1. Carol, belle et dangereuse (1)


    Datte: 27/05/2023, Catégories: Lesbienne Auteur: Gentille75, Source: Xstory

    ... parie que je tiens mieux le coup que vous. On essaie quand vous voulez.
    
    Décidément, Carter n’appréciait pas mes talents de boute-en-train, quant à moi, je détestais entendre ma vie réduite à quelques lignes sur un dossier.
    
    ♀♀
    
    Oui, je venais d’Acton, un patelin du conté de Los Angeles, le trou du cul du monde à quatre-vingt-cinq kilomètres de la deuxième ville des États-Unis. Je ne comprenais pas pourquoi mes parents avaient choisi de vivre à l’écart, on ne recevait jamais personne à part les sœurs de ma mère toujours aux petits soins. Maman faisait du télétravail, elle se contentait de saluer de loin les voisins qui la prenaient pour une excentrique. Les courses au supermarché, les réunions à l’école, tout ce qui obligeait à rencontrer du monde, c’était la corvée de papa.
    
    Peu avant mon douzième anniversaire, j’eus droit à une longue discussion « entre femmes », enfin, on me demanda surtout d’écouter. D’après ma mère et mes tantes un peu théâtrales à l’occasion, ma nature allait évoluer, mes sens se développer. Ouais, même à Acton, les filles n’ignoraient rien de ces phénomènes, je les observais depuis quelque temps dans la glace. On m’annonça alors que je ne serai plus une petite fille ordinaire, mais un succube. C’était quoi un succube ? Un malade, comme ma mère forcée de rester loin des gens ? Elle n’avait rien d’un monstre, pourtant. On me promit que j’obtiendrai bientôt des réponses.
    
    Ah ça, j’en ai eu des réponses, d’autres questions aussi. Contrairement ...
    ... aux copines, la puberté ne m’apporta pas que des seins et quelques poils, mes sens se développèrent à une vitesse folle. À 12 ans, je n’eus aucun mal à comprendre que les femmes dans notre famille étaient mutantes de mère en fille, dotées de pouvoirs physiques, intellectuels et psychiques extraordinaires. Je ne devais pas en parler ou des hommes viendraient nous chercher, maman et moi.
    
    Il y eut bien des petits accrocs au lycée avec des garçons furieux de voir une nana les battre à la course ou à la lutte ; on me renvoya plusieurs fois pour des bagarres que je gagnai toujours. Le plus drôle, c’était encore de les humilier sur le plan intellectuel, de leur montrer la puissance de l’esprit. J’intégrai le Caltech à 16 ans, du jamais vu à l’université au premier rang mondial dans le domaine des sciences. L’étude de la chimie moléculaire devait m’apprendre à contrôler mes pouvoirs.
    
    Un peu plus tard, à l’occasion d’un nouveau conseil à Acton, maman jugea utile de me prévenir ; mes pouvoirs allaient encore s’accroître le jour de mes 18 ans. Jusqu’où restait un mystère, jamais un membre de la famille n’avait voulu savoir, car les facultés s’accompagnaient d’une contrepartie difficile à gérer. Le terme d’hypersexualité me fit rire, le désir était une notion vide de sens pour moi, et à voir les comportements douteux des étudiants à la fac, ça me convenait très bien.
    
    Devant l’insistance maternelle, une tante m’enseigna des techniques de méditation qui devaient me permettre de ...
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