Le Manoir des Vices (3)
Datte: 05/05/2023,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Petitefee, Source: Xstory
Point de vue de Ian
Je n’arrive pas à dormir, cet endroit me tape vraiment sur les nerfs et fait sortir chez moi une sourde angoisse. Et ce qui m’énerve, c’est d’être apparemment le seul à trouver cet endroit plus que bizarre…
Lorsque l’orage a éclaté, nous nous sommes installés dans une grande pièce pour poser nos sacs et tout le matériel. Après une demi-journée de route et une autre de marche, tout le monde était épuisé et n’a pas fait long feu, moi le premier, pourtant, impossible de trouver le sommeil désormais.
Profitant de l’immensité de la demeure, nous nous sommes séparés dans plusieurs chambres, je partage la mienne avec Emilie qui semble de son côté dormir à poings fermés à en croire le rythme lent et profond de sa respiration.
Je me retourne dans mon sac de couchage histoire de trouver une nouvelle position qui facilitera peut-être le sommeil mais peine perdue, Morphée me fuit. Bon. Il ne sert à rien de s’acharner, aussi, décide-je de me lever et de retourner dans le grand salon où nos affaires sont entreposées. Peut-être qu’une solution plus radicale m’aidera à trouver le sommeil. Me levant avec précaution pour ne pas réveiller Emilie, je sors de la pièce où nous dormons, lampe torche à la main.
Arrivé dans le salon, je farfouille dans mon sac pour en sortir une petite lampe-tempête histoire d’y voir quelque chose avant de replonger dans mon sac. Ah ! Pile ce que je cherchais ! Sortant une bouteille de rhum, normalement prévue pour arroser nos ...
... soirées, je l’ouvre en me disant que ça m’aidera peut-être à trouver le sommeil !
Prenant une lampée et grimaçant lorsque le goût puissant attaque mes papilles et que le feu embrase ma trachée, je m’écroule dans un fauteuil moelleux à souhait. De ce qu’on en a vu, tout est luxueux ici, surtout le mobilier, plus récent que le manoir tout en commençant à être sérieusement ringard. De grandes cheminées sont présentes dans plusieurs pièces, chacune ayant un encadrement en marbre, des divans et fauteuils forment de petits salons douillets, et les murs recouverts d’une espèce de moquette rouge renforcent cette impression de confort et de chaleur. Pourtant, je ne peux m’empêcher de trouver cela glauque à souhait, ça doit être à cause des grands tableaux qui décorent les murs et qui semblent nous toiser en permanence, semblant nous signifier que nous n’avons rien à faire en ces lieux. Je croise d’ailleurs le regard vide d’une peinture représentant un portrait de femme. Avec la pénombre et le jeu de lumière de ma tempête, le regard de la peinture semble assassin et me fait frissonner. C’est décidé ! Demain, je quitte ce manoir et je n’y fous plus un pied, quitte à dormir tout seul dehors si les autres veulent rester. Et qu’importe s’ils se moquent de moi.
A cette pensée, je repense à la pique de Mathieu de tout à l’heure. Sombre connard, me dis-je. J’adore ce mec mais parfois il ne se rend pas compte du mal que peuvent faire ces « blagues ». L’image d’Emilie prenant ma défense me ...