La bague de fiançailles
Datte: 25/04/2023,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds
Paris, février 1925
Charles De Hauteville hâte le pas sur le boulevard des Italiens
L’humidité de ce crachin hivernal lui glace les os.
Il se rend aux Nymphettes, la maison de tolérance qui se trouve dans une petite rue près des grands boulevards. Les habitués préfèrent dire le 8, correspondant au numéro de la rue où se situent les Nymphettes.
L’établissement est renommé et a la meilleure réputation à Paris. Ses « services » attirent la grande bourgeoisie, quelques diplomates, députés ou militaires de haut grade, ainsi que des artistes à la mode. On murmure également que certains ecclésiastiques le fréquentent également en secret.
La discrétion est la règle aux Nymphettes.
A peine entré, la jeune fille s’occupant du vestiaire s’approche de Charles de Hauteville et vient lui prendre son manteau, son chapeau et ses gants :
- Merci Adelaïde, Madame Lucienne est là ?
- Comme d’habitude Monsieur Charles, dans le grand salon
Dès le hall d’entrée, les fresques représentant des scènes érotiques sautent aux yeux. Elles sont mises en valeur par l’énorme lustre de Murano.
L’établissement tire d’ailleurs son nom de ces fresques représentant les nymphes de l’antiquité grecque.
On ne peut pas ignorer où on se trouve.
Les plus grands artistes « art déco » ont participé à la décoration des lieux.
Ces fresques en mosaïques, les épais rideaux rouges, ainsi que les miroirs aux plafonds et sur les murs, confèrent à l’ensemble un parfum de ...
... scandale.
Les plus beaux matériaux ont été utilisés pour la décoration intérieure et les meubles : marbre de Carrare et bois précieux, ébène, ronce de noyer, marqueterie en acajou, ainsi que cuivre, laiton et bronze.
L’ambiance est donnée dès l’entrée.
Un majestueux escalier en marbre monte jusqu’aux étages. Deux gigantesques statues d’odalisques tenant des lanternes à huile, parementent chaque côté.
Au 1e r étage, chacune des demoiselles à sa pièce
Au deuxième se trouvent les chambres à décors particuliers dites « chambres exotiques », la russe, l’hindoue, l’égyptienne, la tonkinoise et quelques autres.
Au dernier étage, sous les charpentes on peut découvrir des chambres un peu plus spéciales équipées, pour les messieurs préférant certains jeux plus sulfureux.
Un couloir sur la gauche emmène vers les petits salons ou boudoirs, où certaines demoiselles attendent que les messieurs fassent leur choix.
Au fond, le grand salon abrite un bar en zinc, et différents fauteuils et banquettes. C’est vers ce grand salon que se dirige Charles.
Des jeunes filles en tenues légères, voire en partie dénudées attendent sur des fauteuils. Des brunes, des blondes des rousses, ainsi que quelques jeunes femmes originaires de l’empire colonial, Afrique, Maroc, ou Indochine.
Le gratin de la société parisienne vient s’acoquiner dans le plus grand secret en ce lieu où le champagne coule à flot et où s’amoncellent les plus belles filles de joie de la capitale.
De vingt à trente ...