1. Elle


    Datte: 19/04/2023, Catégories: fh, couple, Collègues / Travail amour, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... le prix à payer pour ne pas passer à côté du bonheur, Jérôme. Parce que ça peut aussi très bien fonctionner. Maintenant, on peut aussi dire qu’on ne veut pas prendre de risque, qu’on s’en fout du bonheur et qu’on restera seul jusqu’à la fin de nos jours.
    — Croyez-moi, ou pas, j’ai exactement le même raisonnement. Et je me dis qu’il faudrait être vraiment idiot pour passer à côté du bonheur. Mais…
    — Mais oui, il faut franchir le pas. Alors, écoutez. J’ai gagné, j’ai passé le test, non ?
    — Oui, brillamment, je l’avoue.
    — Alors je prends les choses en mains, pour ce soir au moins. D’abord, on va passer chez vous. Vous allez prendre votre petit costume, votre chemise et votre cravate, votre trousse de toilette est déjà dans la voiture. OK ? Et puis on va chez moi, parce qu’il y a plein de choses à débarquer et à mettre au congélateur. Jacqueline, c’est à moi qu’elle a donné les volailles, d’accord ?
    — D’accord, je rends les armes…
    — Aaaahhhh ! Ça, c’est une bonne nouvelle !
    
    On fait comme elle a dit. Bien que n’ayant pas de voiture, ni même le permis, elle dispose d’un garage sous son immeuble. J’y range ma voiture et nous faisons deux allers et retours pour monter tout ce que nous ramenons. Le dîner est rapide et frugal, nous avons assez mangé pendant deux jours. Ensuite… Eh bien, ensuite il m’est donné de découvrir le plus beau corps de femme que j’aie jamais vu, de le toucher, de l’embrasser, de le tenir dans mes bras. Quand mon pénis pénètre son vagin, je suis sur ...
    ... le toit du monde, en manque d’oxygène, ébahi par la beauté irréelle du paysage, avec un sentiment prodigieux de victoire et d’exploit sur moi-même et la nature. Je l’empale, elle me chevauche, je la couvre, elle me vide. Hors d’haleine, nos regards injectés de sang se croisent, un simple sourire nous colle de nouveau l’un à l’autre, ce qui ne devait être qu’un baiser ranime immédiatement l’incendie… Quand le réveil sonne, je ne veux pas l’entendre. Elle vient me secouer en m’apportant un mug de café fort.
    
    — Allez Jérôme, au boulot !
    — Oh non… On se fait porter pâle ?
    — Non ! Pas de conséquences de la vie privée sur le boulot et inversement.
    
    Au boulot, dire que je suis dans le gaz, c’est peu dire… Mais ce qui me ramène à la vie, c’est que je sais… Je sais ce que cette femme en face de moi, contemplée de loin, a sous son tailleur. Et dans ce grandopen-space où nous sommes cinquante, je suis le seul à savoir quelle est la couleur de sa petite culotte, et à savoir ce qui se cache en dessous. Mon téléphone perso vrombit. Un texto :
    
    Ding ! Ding !
    
    La sonnette du vélo me tire de ma torpeur au bord de l’endormissement. Je suis vautré sur le canapé du grand living que nous avons aménagé dans la grange. Une porte-fenêtre remplace les grandes portes, que nous avons conservées comme volets. Elle donne sur le pré et le verger où gambadent nos deux beaux enfants.
    
    — Chéri, tu ne t’endors pas, tu veilles sur les enfants, je vais voir Jacqueline. Toujours d’accord pour les ...