Elise franchit un cap - Histoires de Sexe

Elise franchit un cap

... que j’ai fait remarquer à Maryse. Mais elle, comme ses parents m’ont aussitôt fait remarquer que ce centre était une exception totale au principe naturiste. S’il en a été l’un des pionniers, il a évolué ensuite vers un côté libertin très particulier, et n’est plus du tout à prendre en exemple pour apprécier la vie naturiste comme elle se doit. D’ailleurs, la loi mentionne explicitement que le caractère exhibitionniste d’une exposition est puni d’un an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende. Une charte naturiste existe, avec des règles strictes de respects d’autrui. Elle est appliquée dans tous les centres reconnus. Et c’est vrai que lors de nos séjours l’année dernière, dans le Gard, sur la cote méditerranéenne ou l’océan Atlantique, c’est le calme, le respect des autres qui sont en référence.

J’y suis allé plusieurs fois avec Maryse, alors que les enfants étaient avec toi, et j’ai adopté aussi ce mode de vie.

Cette année, Maryse ayant comme nous, enfin pardon, comme toi maintenant, une maison avec une piscine et pas de vis-à-vis, nous aimerions, initier les enfants à cet art de vivre. Je ne veux pas prendre cette initiative sans ton accord. Car toi qui es pudique, si tu les blâmes alors d’être nus alors que pour Maryse et moi cela devient potentiellement la règle, pour le moins dans le jardin et la piscine dans un premier temps, on risque de générer des incompréhensions. Donc je voudrais que nous ayons un échange sur le sujet et que tu me dises comment tu vois les ...

... choses, car c’est une évolution importante pour les enfants, il est même possible qu’ils refusent cela, et je serai très ennuyé, car j’apprécie vraiment la nudité simple.

— Eh bien, pour une surprise… c’est une sacrée surprise. Jamais, je ne t’aurais imaginé vivre nu lorsque nous étions ensemble. Quand je me rappelle qu’au début de notre relation on osait à peine se mettre nus ensemble… Maryse t’a vraiment changé. Mais puisque nous sommes dans les confidences, je me rends compte qu’en fait nous nous privions de beaucoup de chose lorsque nous étions en couple. Pour être totalement honnête, je dois reconnaître que ma responsabilité est énorme dans notre échec. Je ne « vivais » pas avec toi, j’étais avec toi parce que cela plaisait à mes parents.

Les yeux de Jean s’arrondissent. Surpris par cet aveu. La voix tremblante d’émotion, je poursuis avant qu’il ne m’interrompe.

— Avec la thérapie que je suis, je me rends compte que je ne vivais pas ma vie. C’est comme si nous étions bloqués par des habitudes héritées de mon (de notre ?) histoire familiale jamais remises en cause, jamais contredites par une discussion entre nous. Je n’ai jamais répondu à tes attentes sur les échanges que tu voulais que l’on ait. Sans ton départ, je pense que je n’aurais jamais ouvert les yeux sur le sujet ni même cherché à les ouvrir. Merci, Jean, ton départ m’a permis d’ouvrir les yeux et de regarder la vie avec un autre filtre.

Je sens l’émotion me gagner et mes yeux s’embuent. Je dois ...